Les sept candidats à la primaire du PS pour la présidentielle se sont montrés "moins soporifiques" lors de leur deuxième débat dimanche mais restent dans "l'ombre" menaçante d'Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, estime la presse de lundi.
Les commentateurs saluent la bonne tenue et la qualité générale des échanges mais c'est pour mieux souligner le décalage d'une "campagne cernée par Macron et Mélenchon", comme l'écrit Libération à sa Une.
Les socialistes "peuvent débattre à l’infini, ils parlent dans le vide", estime dans Le Figaro Yves Thréard, qui assure que "beaucoup regardent désormais vers Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, quand ce n’est pas de l’autre côté de l’échiquier politique".
Dans Libération, David Carzon pose crûment la question: "à quoi sert un candidat PS à l’élection présidentielle ? (...) On imagine le calvaire pour le candidat investi par la primaire si ses concurrents et leurs équipes filent chez Macron ou Mélenchon dès les résultats proclamés".
D'où cette impression de Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité que "chaque jour un peu plus, un état de panique parcourt le Parti socialiste". "Macron, Mélenchon: les socialistes pris dans l'étau", résume Le Figaro.
- Macron 'grisé' -
Comme le souligne Cécile Cornudet dans Les Echos, "Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont, eux, profité du moment pour intensifier leur offensive contre le parti et dissuader les électeurs de participer à la primaire. Moins les votants seront nombreux, plus le PS s'effacera et plus ils pourront s'en partager la dépouille".
Emmanuel Macron en meeting pour la présidentielle le 14 janvier 2017 à Lille
AFP/Archives
De nombreux analystes reviennent d'ailleurs lundi sur la dynamique qui semble porter Emmanuel Macron qui "s'incruste" selon Le Parisien/Aujourd'hui en France. Son éditorialiste, Donat Vidal Revel, constate qu'avec "l'audace d'un enfant prodige à qui tout réussit", Emmanuel "Macron pousse chaque jour son avantage. Et il est grisé".
Dans son billet du Figaro, Guillaume Tabard explique que "face au phénomène Macron, le prétendant socialiste joue sa survie et François Fillon sa victoire".
Alors certes, dimanche sur BFMTV, iTELE et RMC, les sept prétendants à la primaire PS "eurent beau évacuer d’un revers de la main Emmanuel Macron et ne pas mentionner Jean-Luc Mélenchon, l’ombre de ces grands absents planait sur le studio", insiste Bruno Dive (Sud-Ouest).
Michel Urvoy se demande même dans Ouest-France si le vainqueur de la primaire "aura (...) l’élan, le soutien pour appeler Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon – qui ne bougeront pas – à se rallier à lui ? Ou n’est-ce pas lui qui devra rejoindre l’un des deux ?"
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.
Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.