Primaire PS: participation en demi-teinte et vrai suspense
La participation au premier tour de la primaire organisée par le PS a été plutôt en demi-teinte dimanche, le suspense demeurant total, à la...

Primaire PS: participation en demi-teinte et vrai suspense

La participation au premier tour de la primaire organisée par le PS a été plutôt en demi-teinte dimanche, le suspense demeurant total, à la...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT, Véronique MARTINACHE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La participation au premier tour de la primaire organisée par le PS a été plutôt en demi-teinte dimanche, le suspense demeurant total, à la clôture des bureaux de vote, sur les deux candidats qui resteront en lice.

Entre 1,7 et 1,9 million de personnes auraient participé à ce scrutin, moyennant un euro, selon une estimation de l'institut Elabe. En 2011, dans environ 10.000 lieux de vote, la participation au premier tour s'était élevée à 2,7 millions de votants.

Nombre de votants au 1er tour de la primaire élargie du PS
Nombre de votants au 1er tour de la primaire élargie du PS
AFP

Les 7.530 bureaux ont fermé à 19H00 comme prévu. Les organisateurs misaient sur une première estimation des résultats entre 20H30 et 20H45, si les scores ne sont pas trop serrés.

Des militants commençaient dimanche vers 19H00 à rejoindre les QG parisiens de leur candidat.

Parmi les sept candidats en lice, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon semblent les mieux placés, selon les derniers sondages, mais seuls deux finalistes seront au deuxième tour dans une semaine, à trois mois d'une présidentielle qui s'annonce difficile pour le vainqueur final, quel qu'il soit.

Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le PS,vote à Trappes le 22 janvier 2017
Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le PS,vote à Trappes le 22 janvier 2017
AFP

Les candidatures de Vincent Peillon, des écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias et de la présidente du Parti radical de gauche semblaient en revanche moins prometteuses.

"On a l'air de dire que ce sera dans un mouchoir de poche entre deux candidats", confiait Didier Guillaume, directeur de campagne de Manuel Valls.

Au siège du Parti socialiste, on appelait cependant à la prudence quant aux éventuelles estimations ou rumeurs venant des candidats.

L'ancien Premier ministre Manuel Valls vote à la primaire à Evry, dans l'Essonne, le 22 janvier 2017
L'ancien Premier ministre Manuel Valls vote à la primaire à Evry, dans l'Essonne, le 22 janvier 2017
AFP

Les seules indications officielles à ce stade concernaient la participation. Selon le président du Comité national d'organisation de la primaire Christophe Borgel, la participation "à 17H00, sur 70% de bureaux de vote remontés" passait "le million de votants". "Nous sommes dans la trajectoire espérée, à savoir terminer entre 1,5 et 2 millions de votants" au total, a-t-il ajouté.

Arnaud Montebourg, candidat à la primaire du PS vote à Montret, en France, le 22 janvier 2017
Arnaud Montebourg, candidat à la primaire du PS vote à Montret, en France, le 22 janvier 2017
AFP

Lors de la première édition de cette consultation avant la présidentielle de 2012, le PS avait fait état de plus de 1,5 million de votants dans les trois quarts des bureaux à ce stade, alors que les bureaux de vote étaient plus nombreux. Et surtout, la droite a mobilisé largement plus de 4 millions d'électeurs aux deux tours de sa primaire en novembre.

"Il n'y a pas une dynamique extraordinaire, mais quelque chose d'honorable vu le contexte, qui permet de dire qu'on n'est pas au meilleur de notre forme, mais toujours debout", a commenté Xavier Garcia, premier secrétaire PS des Alpes-Maritimes.

- Crispation -

Certains électeurs semblaient découragés d'avance en allant voter. "Sept candidats, c'est trop. Le paysage politique m'inquiète et le programme de la droite me fait craindre le pire", confiait ainsi Richard, 80 ans, interrogé à Lomme, près de Lille.

Mais à Alfortville (Val-de-Marne), fief socialiste dirigé par un lieutenant de Manuel Valls, Luc Carvounas, le patron local du PS, Julien Boudin, se félicitait du flux continu d'électeurs dans les isoloirs. "Le succès de la primaire de droite a fait sortir les gens de gauche", estimait-il.

Micheline, 76 ans, est venue là "pour faire son devoir", comme en 2011. "J'ai regardé les débats, ça m'a confortée: ce sera Valls, pour la rigueur, l'autorité", explique la septuagénaire, qui envisage en revanche de voter pour Emmanuel Macron si l'ex-Premier ministre est éliminé.

Les organisateurs espèrent que la mobilisation des électeurs donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.

Les sondages placent pour l'instant le candidat vainqueur de la primaire souvent en 5e position, derrière l'ancien ministre Emmanuel Macron et le représentant de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Parmi les favoris, Manuel Valls s'est dit "serein et confiant" après avoir voté à Evry, mais son visage révélait une certaine crispation.

Arnaud Montebourg se disait satisfait de voir que "le peuple de gauche n'est pas englouti", tandis que Benoît Hamon était tout sourires.

François Hollande, en déplacement au Chili, ne participe pas au vote, mais il a assuré qu'il s'"intéresse à la vie politique française". Pour sa part le Premier ministre Bernard Cazeneuve a déposé son bulletin au siège du parti socialiste rue de Solférino, en début de matinée.

Dans la même thématique

Primaire PS: participation en demi-teinte et vrai suspense
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Primaire PS: participation en demi-teinte et vrai suspense
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Primaire PS: participation en demi-teinte et vrai suspense
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le