Prime d’activité : confusion au gouvernement sur le montant versé en 2019 ?
Auditionnée au Sénat, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a précisé que la revalorisation l’an prochain de la prime d’activité, versée aux travailleurs payés plus ou moins au Smic, s’élèverait à 90 euros. À la sortie du Conseil des ministres, Benjamin Griveaux évoquait une « prime complète de 100 euros ».

Prime d’activité : confusion au gouvernement sur le montant versé en 2019 ?

Auditionnée au Sénat, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a précisé que la revalorisation l’an prochain de la prime d’activité, versée aux travailleurs payés plus ou moins au Smic, s’élèverait à 90 euros. À la sortie du Conseil des ministres, Benjamin Griveaux évoquait une « prime complète de 100 euros ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Même après la présentation du projet de loi « portant mesures d’urgence économiques et sociales » en Conseil des ministres, difficile d’y voir clair sur le montant réel de la prime d’activité en 2019, qui sera versée aux travailleurs touchant des bas salaires. Le soir du 10 décembre, Emmanuel Macron a annoncé une hausse de 100 euros pour les salariés payés au Smic. Uniquement par le biais de la prime d’activité, ou en comptant également la revalorisation du Smic ? Le doute subsiste au vu des dernières déclarations.

« Le bonus individuel de la prime d'activité sera augmenté de 90 euros au niveau du Smic » : voici ce qu’on pouvait lire dans l’exposé des motifs du projet de loi présenté ce mercredi.

« Prime complète de 100 euros »

Prime d'activité 2019 : Griveaux évoque une « prime complète de 100 euros »
00:32

Pendant son point presse hebdomadaire, peu avant 13 heures, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a pourtant donné un autre montant, en prenant un exemple :

« Une mère célibataire avec un enfant percevra la prime complète de 100 euros, jusqu’à 2.000 euros de salaire. »

« 90 euros de prime d’activité supplémentaire »

Auditionnée au Sénat ce mercredi en fin d’après-midi, la ministre des Solidarités et de la Santé est restée sur une progression de la prime d’activité de 90 euros (vidéo de tête), à laquelle s’ajoute la « revalorisation horaire » automatique du Smic calquée sur l’inflation (1,5%) :

« Avec l’augmentation légale du Smic qui vient d’être signée par madame la ministre [du Travail], qui est prévue le 1er janvier 2019, et avec les 90 euros de prime d’activité supplémentaire, cela fera au total 100 euros de revenus supplémentaires perçus dès le 5 février prochain pour ceux qui touchent d’ors et déjà la prime d’activité. »

À noter qu’un article du Parisien vient toutefois contredire les propos de la ministre, et sur la hausse de 90 euros de la prime. Citant une « source gouvernemental », le quotidien affirme que « la hausse de la prime d’activité pour les personnes autour du smic sera bien de 100 euros tout rond (hors augmentation mécanique du Smic ».

 « 100 euros du budget de l’État »

Prime d'activité : Agnès Buzyn parle de « 100 euros du budget de l’État »
01:30

Rappelons que la prime d’activité, versée par les Caisses d’allocation familiale, provient du budget de l’État, à la différence de la revalorisation du Smic, versée par les employeurs au titre du salaire. Cela n’a pas empêché Agnès Buzyn, au cours de son audition, de manquer à son tour de clarté sur le montant et d’évoquer brièvement un montant de 100 euros versés par l’État :

« Nous avons sciemment décidé de ne pas verser ces 100 euros du budget de l’État pour des salariés au Smic mais qui vivent dans des foyers appartenant aux trois derniers déciles, c’est-à-dire touchant plus de 5.000 euros de revenus par mois. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Prime d’activité : confusion au gouvernement sur le montant versé en 2019 ?
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le