Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Prisons: les blocages se poursuivent, Belloubet sous le feu des critiques
Par Alexandre HIELARD avec les bureaux en régions
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Les blocages de prisons se poursuivaient mercredi matin partout en France, au dixième jour d'un mouvement massif des surveillants qui ne faiblit pas et qui place la ministre de la Justice Nicole Belloubet sous le feu des critiques.
Face à cette mobilisation, les forces de l'ordre ont dû intervenir à Fresnes (Val-de-Marne) pour dégager les accès de la prison et permettre le transfert de Jawad Bendaoud à Paris où il doit être jugé pour avoir logé deux djihadistes du 13-Novembre.
Au lendemain de l'échec de négociations, le bras de fer continuait plus que jamais entre des syndicats déterminés à poursuivre ce mouvement sans précédent depuis vingt-cinq ans et la garde des Sceaux, en première ligne sur ce conflit qui s'enlise.
Les trois syndicats Ufap-Unsa, CGT et FO ont quitté mardi la table des négociations avec la Chancellerie, jugeant insuffisantes les propositions du gouvernement.
"La porte est ouverte pour reprendre le dialogue", indiquait-on mercredi matin au ministère de la Justice. Mais aucune rencontre n'était prévue avec les organisations syndicales alors que les opérations de blocage avaient repris partout en France.
Mercredi matin, 119 des 188 prisons françaises étaient ainsi "perturbées à des degrés divers" à 09H30 et "les agents refusent en particulier de prendre leur service dans 15 établissements", selon un bilan de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).
Face à l'impasse, les critiques se concentrent sur la ministre Nicole Belloubet, confrontée à son premier test politique d'envergure.
Après avoir claqué la porte des négociations, la CGT-Pénitentiaire (minoritaire) a assuré mercredi que la garde des Sceaux n'était "plus crédible sur ce dossier" et réclamait la nomination d'un médiateur.
La ministre a également fait l'objet d'un feu roulant venant des Républicains.
Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier est allé jusqu'à exiger sa "démission", estimant qu'elle faisait preuve d'une "incompétence crasse" sur la chaîne Public Sénat.
Le vice-président du parti, Damien Abad, a, lui, estimé sur Sud Radio que "la ministre, malheureusement, sur ce dossier-là, s'est +démonétisée+, et que donc la question doit être réglée au plus haut niveau".
- Chancellerie ou Matignon ? -
Tout en prenant la défense de la ministre, le patron des députés LREM Richard Ferrand a estimé que le dialogue devait reprendre "place Vendôme (au ministère de la Justice, ndlr) ou à l'Hôtel Matignon, où ce sera utile ou nécessaire".
"C'est la première fois qu'il y a un conflit dur entre une administration et des services publics" depuis le début de la présidence d'Emmanuel Macron mais "ce n'est pas une crise politique", a-t-il tenté de minimiser sur CNews.
Les surveillants de prison ont déclenché lundi 11 janvier leur mobilisation après l'agression de trois d'entre eux par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Les 28.000 gardiens de prison réclament de meilleures mesures de sécurité, notamment face aux détenus jihadistes ou radicalisés, des effectifs supplémentaires et une revalorisation indemnitaire.
Devant les prisons, la mobilisation ne faiblit pas. "C'est une situation similaire à ces deux derniers jours", avec, en particulier, "des tensions sur l'Île-de-France", a-t-on souligné à la DAP.
Pas moins de 17 unités de forces de l'ordre (soit 1.360 gendarmes mobiles et CRS) sont mobilisées à travers le pays pour maintenir l'ordre aux abords des prisons, a-t-on appris de sources sécuritaires.
Elles sont notamment intervenues mercredi pour évacuer des piquets de grève à Fleury-Mérogis (Essonne), plus grand centre pénitentiaire d'Europe, aux Baumettes à Marseille, Nanterre et Uzerche (Corrèze).
Dans les Hauts-de-France, "le mouvement se poursuit et se durcit sur l'ensemble des (17) établissements" de la région, a déclaré à l'AFP le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire, Alain Jégo.
Le mouvement était également très suivi dans le Sud-Est, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Centre-Val de Loire et en Nouvelle-Aquitaine. Dans cette dernière région comme partout en France, de nombreux surveillants se sont déclarés en congé maladie.
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