Privatisation d’ADP: « Une erreur stratégique majeure », selon Vallaud (PS)
Le porte-parole des députés PS Boris Vallaud a justifié mercredi l'initiative inédite des oppositions contre la privatisation d...

Privatisation d’ADP: « Une erreur stratégique majeure », selon Vallaud (PS)

Le porte-parole des députés PS Boris Vallaud a justifié mercredi l'initiative inédite des oppositions contre la privatisation d...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le porte-parole des députés PS Boris Vallaud a justifié mercredi l'initiative inédite des oppositions contre la privatisation d'ADP, le recours à un "référendum d'initiative partagée" (RIP), par la nécessité de combattre "une imbécilité" et une "erreur stratégique majeure".

"C'est non seulement une imbécilité sur le plan économique et financier, mais c'est aussi une erreur stratégique majeure parce qu'Aéroports de Paris n'est pas une entreprise comme les autres", a argumenté le député des Landes sur France 2.

Alors que 185 signatures sont requises pour un "RIP", procédure jusqu'ici inédite depuis son introduction dans la Constitution en 2008, les parlementaires ont déposé une proposition de loi référendaire avec 218 signataires, issus de 11 groupes dans les deux chambres.

"En responsabilité, les parlementaires, sénateurs et députés qui se sont unis ont convenu que c'était une singularité dans l'alliance mais qu'enfin il y avait un intérêt supérieur, que c'était un service public d'intérêt national et que nous ne pouvions pas laisser se commettre l'irrémédiable, parce qu'il n'y a pas de machine arrière", a expliqué M. Vallaud.

"Nous n'avons aucun doute" sur le fait d'obtenir la validation du Conseil constitutionnel, "et le gouvernement aura neuf mois pour récolter le soutien de 10% du corps électoral", a-t-il poursuivi, reconnaissant que "c'est beaucoup", mais jugeant que "l'opinion majoritaire est au maintien de ADP dans le giron public".

Marc Fesneau, le ministre en charge des Relations avec le Parlement, a ironisé sur Public Sénat sur "un coup politique" et une "alliance de circonstance" entre oppositions, estimant qu''"il y a quelque chose de détonnant et d'étonnant dans la photo hier de gens qui à peu près sur rien, ne pensent la même chose".

"Que LR fasse front uni avec LFI, je ne savais pas que je verrais ça dans ma vie politique", a abondé la ministre des Collectivités territoriales Jacqueline Gourault sur RTL.

L'ancien ministre de l'Industrie et maire de Nice Christian Estrosi (LR) est lui aussi favorable à la privatisation d'ADP, mais "à bon prix". "C'est tout à fait scandaleux, on ne peut pas vendre 10 milliards d'euros Aéroports de Paris alors que, pour moi, il en vaut 4 ou 5 fois plus", s'est-il indigné sur RMC/BFMTV.

En débat depuis plus de six mois au Parlement, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%). Depuis la première lecture en octobre, cette privatisation est devenue, après son rejet au Sénat, la principale pomme de discorde, certains pointant un "cadeau à Vinci", qui ne cache pas son intérêt.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui défendu son projet de concession durant 70 ans comme la meilleure façon de garantir le développement de ce "fleuron".

Le Groupe ADP a dégagé 610 millions d'euros de bénéfice net en 2018, pour près de 4,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Dans la même thématique

Paris: French President Emmanuel Macron during an interview on TV chanel TF1
14min

Politique

Emmanuel Macron sur TF1 : référendum, Gaza, fin de vie… On vous résume les trois heures d’émission

Dans le cadre de l’émission spéciale « Emmanuel Macron - Les défis de la France », le président de la République a répondu, pendant trois heures, à plusieurs personnalités sur l’actualité nationale et internationale, sur TF1. Il s’est prononcé pour la tenue d’« une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums, dans les mois qui viennent », sur des sujets qui restent à déterminer. Sur la situation à Gaza, il a estimé que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable ».

Le

NMR
8min

Politique

Nicolas Mayer-Rossignol et ses amis promettent de « changer radicalement le PS »

A deux semaines du vote des militants, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui ambitionne de détrôner Olivier Faure de la tête du PS, a présenté avec sa « dream team » les « 100 premier jours » de son action, s’il remporte le congrès du parti. Avec une ambition : ne pas être « une gauche fantasmée », explique François Kalfon, mais plutôt « une gauche qui veut traiter les problèmes du réel ».

Le

Ukraine Kiev Western Leaders summit
4min

Politique

Emmanuel Macron sur TF1 : 83% des Français souhaitent entendre le chef de l'Etat sur la dette et les finances publiques

Ce mardi, TF1 Info publie un sondage réalisé par l’Ifop, sur les attentes des Français avant le grand rendez-vous donné par Emmanuel Macron ce soir. Si tous les regards sont tournés vers un potentiel référendum, les sondés s’intéressent en particulier à l’état des finances publiques, de l’insécurité en France, ou encore de la situation des services publics.

Le

SIPA_01192365_000063
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : un an après les émeutes, Manuel Valls attendu au Sénat pour faire un point sur l’avenir institutionnel

Un an après les émeutes en Nouvelle-Calédonie, l’avenir institutionnel de l’Archipel s’inscrit en pointillé après l’échec des négociations la semaine dernière entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide de Manuel Valls. Le ministre des Outre-mer rendra compte de la situation au Sénat mercredi 21 mai, auprès du « groupe de contact » mis en place par Gérard Larcher.

Le