Auditionné au Sénat, Jean-Pierre Farandou, à la tête de la compagnie ferroviaire, refuse de réduire cet hiver l’offre de transport et de ralentir les trains pour économiser l’énergie. Il s’engage également à limiter l’impact sur les prix des usagers l’an prochain.
Prix de l’électricité : « On ne répercutera pas 100 % des coûts sur les clients », s’engage le président de la SNCF
Auditionné au Sénat, Jean-Pierre Farandou, à la tête de la compagnie ferroviaire, refuse de réduire cet hiver l’offre de transport et de ralentir les trains pour économiser l’énergie. Il s’engage également à limiter l’impact sur les prix des usagers l’an prochain.
D’une crise à l’autre. À l’aube de sa quatrième année de présidence, Jean-Pierre Farandou voit encore s’accumuler dans le ciel ferroviaire des « nuages », pour reprendre son expression. Le dirigeant, qui a pris les rênes de la SNCF fin 2019 en plein mouvement social contre la réforme des retraites, immédiatement suivi par la pandémie de covid-19, est une fois de plus confronté à un nouvel imprévu. « Il y a trois ans, on n’avait pas de sujet énergie. C’est une question qu’on ne se posait pas », explique le président de l’entreprise, auditionné par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, ce 14 septembre.
La question du coût de l’électricité de la maîtrise de sa consommation s’est donc ajoutée sur la pile déjà bien haute des urgences à traiter pour la SNCF. Entretien du réseau, modernisation, conquête de nouveaux clients pour le transport de voyageurs et de marchandises, et désormais, la sobriété, qui devra s’imposer à la compagnie comme à toutes les entreprises. Très demandeuse d’électricité – l’équivalent de la production d’un réacteur nucléaire, la SNCF va devoir pourtant atteindre l’objectif de 10 % de réduction de sa consommation en deux ans.
Face aux sénateurs, Jean-Pierre Farandou a voulu tordre le cou à l’hypothèse d’une réduction du trafic cet hiver, si la situation l’exigeait sur le réseau électrique. « On n’est pas dans une logique de suppression de trains dans le plan de sobriété, que ce soit très clair. L’idée de ralentir les trains paraît sympathique, mais ça ne marche pas […] si tous les trains sont en retard, on ne s’en sort plus dans les correspondances », met au point le président. Le ministre des Transports Clément Beaune a tenu le même discours la semaine dernière. Toute action sur les dessertes pourrait même nuire à l’attractivité du train. Le patron de la SNCF préfère miser sur des efforts dans les bureaux ou encore sur « l’écoconduite » des cheminots, en clair, profiter de l’inertie du rail et des pentes et limiter les mouvements d’accélération trop brusques. « Les très bons conducteurs arrivent à gagner 10 à 15 % [de la consommation] ».
« Le train, allié du climat, est-il l’allié du pouvoir d’achat ? »
La crise énergétique amène une autre question, loin d’être un détail dans un contexte d’inflation galopante. La SNCF va-t-elle répercuter sur les billets des grandes lignes ses surcoûts énergétiques ? Comme le souligne le sénateur socialiste Jean-Michel Houllegatte, « le train, allié du climat, est-il l’allié du pouvoir d’achat ? » La SNCF a au moins l’avantage d’avoir acheté à prix convenus son électricité deux ans plus tôt. Pour cette année, l’impact est donc limité. C’est moins vrai pour 2023. « Avec le prix du moment, on aurait à ce stade un surcoût de 1,6 ou 1,7 milliard d’euros », reconnaît le président de la SNCF.
La moitié sera supportée par les régions, qui gèrent les TER et les Transiliens, la seconde par la SNCF, pour les grandes lignes. Pour l’heure, la SNCF n’a pas encore décidé comment elle allait traiter cette équation. « Rassurez-vous, on ne répercutera pas 100 % des coûts sur les clients », s’engage Jean-Pierre Farandou. « Si on répercutait directement sur le coût du billet – ce qu’on ne va pas faire, je vous rassure – on serait amené à augmenter le prix des billets de TGV de 10 %. »
La SNCF pourrait même apporter une réponse aux tensions sur le marché de l’électricité, en produisant sa propre énergie. Selon le sénateur LR Didier Mandelli fait remarquer que le futur projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables pourrait être l’occasion de se pencher sur les importantes réserves foncières que possède la SNCF. Avec 100 000 hectares de terrains, elle est le second propriétaire foncier de France. Un potentiel important pour y implanter des panneaux photovoltaïques. « C’est prometteur », admet Jean-Pierre Farandou. « On a un potentiel significatif, qui pourrait être équipé assez vite, si la loi le permet […] La SNCF pourrait produire une quantité significative d’énergie verte, c’est loin d’être négligeable par rapport à sa consommation ».
La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».
A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».
Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.
Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).