Prix du diesel: « Quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume une fiscalité comportementale », affirme Griveaux
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a estimé mardi à propos de la hausse du prix du diesel que "quand on a aimé...

Prix du diesel: « Quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume une fiscalité comportementale », affirme Griveaux

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a estimé mardi à propos de la hausse du prix du diesel que "quand on a aimé...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a estimé mardi à propos de la hausse du prix du diesel que "quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume d'avoir une fiscalité" destinée à faire évoluer les comportements des Français sur ce terrain.

Le prix du litre de gasoil "a augmenté de 25% en deux ans" et 1,53 euro le litre de ce carburant, "je sais que c'est beaucoup", a-t-il reconnu sur France 2.

Mais "ceux qui s'alarment de ça sont les mêmes qui, la larme à l’œil, nous disaient +Nicolas Hulot s'en va c'est terrible+", a-t-il pointé du doigt.

"Les Français sont aussi responsables: quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume d'avoir une fiscalité comportementale", a-t-il estimé. "On ne peut pas avoir dans notre pays un combat sincère pour l'écologie, contre le réchauffement climatique, et dire +on ne change rien à nos comportements+".

Il a rappelé que la hausse du prix du diesel faisait partie du programme du candidat Macron pendant la campagne pour la présidentielle, et a fait valoir que si le gouvernement procède à un "alignement" du prix du diesel sur celui de l'essence, il met aussi "en face la prime à la conversion" des véhicules, "jusqu'à 2.000 euros par véhicule".

"L’État n'a jamais fait autant", a-t-il défendu, en soulignant que "200.000 primes" à la conversion seront versées en 2018, soit "le double" de ce qui était prévu (100.000).

Lundi, l'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal avait dénoncé la fiscalité sur le carburant, estimant que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire "cherche à justifier un matraquage fiscal par l'écologie", ce qui "n'est pas honnête".

Selon elle, cette hausse des taxes sur les carburants "n'est pas légale". "Le gouvernement ne respecte pas l'obligation" de l'article 1 de la loi sur la transition écologique de 2015 qui prévoit que "quand vous faites un centime de plus de fiscalité écologique, vous êtes obligés de baisser d'un centime ailleurs la fiscalité pour qu'il y ait une neutralité fiscale par rapport à l'écologie".

"Ségolène Royal serait bien inspirée de ne pas rentrer dans la démagogie", même si "elle semble entrer dans une phase de réintégration dans le champ politique pour préparer les élections européennes", a réagi mardi le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, sur Europe 1.

"Ségolène Royal a été une de celles qui a porté l'accord sur le climat; elle devrait assumer aussi le fait qu'il faut faire des transitions même si elles sont difficiles", a-t-il ajouté.

Sur RTL, la députée LREM Amélie de Montchalin a abondé en estimant que Ségolène Royal, qui "a été une grande ministre de l'Écologie", est "aujourd'hui complètement décalée de la réalité de la transition". Or, "la réalité de la transition, c’est d'aider les ménages à faire évoluer leurs comportements", a-t-elle plaidé.

L'écologie punitive dénoncée par Mme Royal, "c’est de faire des portails sur les autoroutes, ça a coûté 3 milliards d’euros à l’État et ensuite aujourd’hui on passe tous en dessous et on voit bien qu’ils ne fonctionnent pas", a-t-elle taclé en référence à l'écotaxe poids lourds qui avait finalement été abandonnée par Mme Royal en 2014, face à la protestation du mouvement des "bonnets rouges".

Partager cet article

Dans la même thématique

Prix du diesel: « Quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume une fiscalité comportementale », affirme Griveaux
2min

Politique

Education nationale : « Je suis malheureux de l’instabilité ministérielle », déclare Jean-Michel Blanquer

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien ministre de l’Education nationale et auteur de « Civilisation française » (aux éditions Albin Michel) s’est exprimé sur la valse de ministres à l’Education nationale depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Selon lui, « il y aurait dû avoir un ou une ministre après moi, pendant 5 ans ».

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le