Procès des « écoutes »: décision le 18 juin sur l’un des recours de Sarkozy
La Cour de cassation rendra sa décision le 18 juin sur l'un des recours de Nicolas Sarkozy pour s'opposer à son renvoi au...

Procès des « écoutes »: décision le 18 juin sur l’un des recours de Sarkozy

La Cour de cassation rendra sa décision le 18 juin sur l'un des recours de Nicolas Sarkozy pour s'opposer à son renvoi au...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La Cour de cassation rendra sa décision le 18 juin sur l'un des recours de Nicolas Sarkozy pour s'opposer à son renvoi au tribunal dans l'affaire de corruption présumée d'un haut magistrat révélée par des écoutes téléphoniques.

L'ex-chef de l'Etat et son avocat historique Thierry Herzog sont soupçonnés d'avoir, début 2014, tenté d'obtenir auprès d'un membre de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations secrètes en marge de l'affaire Bettencourt - soldée en 2013 par un non-lieu pour M. Sarkozy - en échange d'un coup de pouce pour un poste prestigieux à Monaco. Le haut magistrat ne l'obtiendra finalement pas.

Au terme de leur instruction, marquée par des péripéties procédurales, les juges avaient ordonné le 26 mars 2018 un procès pour "corruption" et "trafic d'influence" contre les trois mis en examen, conformément aux réquisitions du parquet national financier intervenues en octobre 2017.

Tous trois avaient déposé des recours devant la cour d'appel de Paris, tant contre le réquisitoire du parquet, que contre la décision des juges de les renvoyer en correctionnelle. Déboutés, ils avaient saisi la Cour de cassation.

Mardi, la plus haute juridiction judiciaire s'est donc penchée sur leurs demandes d'annulation du réquisitoire.

Les débats se sont notamment focalisés sur l'un des points cruciaux de l'affaire, les écoutes interceptées entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog au cours d'une autre enquête, celle sur des accusations d'un financement libyen de la présidentielle de 2007. Grâce à ces interceptions, les enquêteurs avaient découvert que Nicolas Sarkozy utilisait un autre portable, non-officiel, acquis sous le faux nom de "Paul Bismuth".

Si la régularité de ces écoutes, au coeur d'une âpre bataille judiciaire, avait finalement été validée en mars 2016 par cette même Cour de cassation, elles ne peuvent être utilisées comme "élément à charge" contre Nicolas Sarkozy, "sans porter atteinte aux droits de la défense", a soutenu son avocat Me Patrice Spinosi à l'audience.

Il a en effet invoqué une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme intervenue peu après, en juin 2016, et selon laquelle une retranscription d'écoutes peut être utilisée contre un avocat mais pas son client.

Il a aussi attaqué le réquisitoire en estimant qu'il n'aurait pas dû reprendre des éléments "à charge" issus d'une enquête préliminaire, à laquelle les trois mis en examen "n'ont jamais eu accès". Cette procédure distincte visait à déterminer si Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog avaient pu être informés de leur placement sur écoute. L'avocat général a préconisé le rejet des pourvois.

D'autres étapes sont prévues avant une décision définitive sur la tenue d'un procès: l'examen, non audiencé à ce jour, du pourvoi contre la décision des juges d'instruction, et d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) adossée à ce recours, qui lui est prévu le 12 juin.

"Encore un peu de temps de procédure n'est pas cher payé pour faire respecter les droits" de Nicolas Sarkozy, "justiciable comme un autre", a insisté Me Spinosi devant les magistrats.

Cette affaire est l'une des principales menaces judiciaires pesant sur l'ex-chef de l'Etat retraité de la vie politique, qui attend aussi de savoir s'il sera jugé dans l'affaire Bygmalion. Alors que le Conseil constitutionnel vient de rejeter son recours, levant ainsi l'un des derniers obstacles, la Cour de cassation doit réexaminer le dossier. Prochain rendez-vous, le 17 septembre.

Partager cet article

Dans la même thématique

Procès des « écoutes »: décision le 18 juin sur l’un des recours de Sarkozy
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Procès des « écoutes »: décision le 18 juin sur l’un des recours de Sarkozy
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Procès des « écoutes »: décision le 18 juin sur l’un des recours de Sarkozy
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le