Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Procès en illégitimité : « Certains ont perdu la boussole de la responsabilité, Gérard Larcher le premier », dénonce Julien Denormandie
Par Public Sénat
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La majorité doit faire face depuis plusieurs jours au procès en illégitimité que lui intentent les oppositions, alors qu’Emmanuel Macron, candidat à sa propre succession, refuse de débattre avec ses concurrents avant le premier tour. Déclaré très tardivement, le président candidat, accaparé par la guerre en Ukraine, n’a accordé que peu de moments à sa campagne de réélection pour l’instant, hormis un déplacement à Poissy le 7 mars, une émission politique sur TF1 lundi dernier, et une conférence de presse fleuve jeudi, lors de laquelle il a présenté son programme. Une situation qui agace particulièrement le reste de la classe politique. « La question de la légitimité du gagnant se posera », a cru bon d’avertir Gérard Larcher, le président du Sénat, dans un entretien au Figaro. Une phrase qui ne passe pas dans le camp macroniste.
« Certains ont perdu la boussole de la responsabilité, Gérard Larcher le premier ! », a ainsi dénoncé vendredi matin le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, qui était invité de « Bonjour chez Vous » sur Public Sénat. « Quand vous voyez les propos qu’il a tenus sur cette soi-disant petite musique d’illégitimité du candidat élu dans le cadre de cette élection, c’est totalement irresponsable ! Il n’y avait pas de campagne hier ? il y a eu plus de 4 heures de discussions avec des journalistes. C’est ne pas avoir de campagne cela ? C’est ridicule, c’est absolument irresponsable », a répété le ministre.
« Il faut aussi avoir en tête que le candidat est président de la République »
« On ne peut pas avoir le deuxième personnage de l’Etat (d’un point de vue protocolaire, le Premier ministre est le deuxième personnage de l’Etat, le président du Sénat, le troisième, ndlr), garant de notre démocratie, qui sous-entendrait que ces élections ne seraient pas légitimes », s’agace Julien Denormandie. « Qu’en est-il alors des élections sénatoriales ? Les sénateurs sont élus sur la base d’un collège, les maires, pour lesquels le taux d’abstention a été absolument record. Y a-t-il un procès en légitimité ? À l’évidence non », pointe notre invité. « Quand vous êtes un démocrate, un républicain, vous vous battez pour qu’il n’y ait pas d’abstention, pour faire campagne, mais vous ne vous battez pas pour insinuer une quelconque illégitimité. »
« Les projets politiques doivent être mis à la confrontation des Français, mais il faut aussi avoir en tête que le candidat est président de la République », poursuit Julien Denormandie. « Il est candidat quand il le peut, mais avec cette mission incroyablement importante de nous protéger en ce moment face aux conséquences de la guerre en Ukraine. » Interrogé lors de sa conférence de presse sur les propos de Gérard Larcher, Emmanuel Macron a d’abord semblé vouloir botter en touche : « Je n’ai pas pour habitude de commenter ce qui est dit par ailleurs ». Avant de lâcher : « Un président du Sénat ne devrait pas dire ça. »