Un coup de tonnerre pour l’ancien chef d’Etat. Le Parquet national financier a requis jeudi à l’encontre de Nicolas Sarkozy une peine de sept ans de prison et de 300 000 euros d’amende, ainsi que cinq ans d’inéligibilité, des réquisitions que l’ancien président de la République a accueilli le visage pétrifié. Contre ses anciens ministres et « hommes de main », Claude Guéant et Brice Hortefeux, l’accusation a demandé des peines de respectivement six et trois ans de prison, assorties d’amende, estimant qu’ils l’avaient aidé à « nouer » un pacte de corruption avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle 2007.
Dans un message posté sur son compte Facebook, Nicolas Sarkozy a dénoncé un procès à charge. « On est bien loin de la présomption d’innocence, de la nécessité de la preuve, du doute qui doit bénéficier au prévenu », a-t-il pointé. L’ancien locataire de l’Elysée promet de « se battre pied à pied pour la vérité ». « Des peines hors sol, sans rapport avec les trois mois d’audience », a réagi devant la presse Christophe Ingrain, l’un des avocats de Nicolas Sarkozy. « Nous avons encore quelques semaines de plaidoiries pour démontrer que ces réquisitions sont vides, sonnent creux. »
L’ex-chef de l’Etat « a contesté les faits et ne semble pas prendre la mesure de la gravité des atteintes », a estimé l’accusation. Les trois procureurs financiers avaient déjà demandé au tribunal mardi et mercredi de reconnaître Nicolas Sarkozy coupable de tous les délits pour lesquels il est jugé depuis le 6 janvier : corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. Dans l’attente du jugement, qui sera rendu dans plusieurs mois, l’ex-chef de l’Etat demeure présumé innocent.
Avec AFP