Jean-Luc Mélenchon doit répondre devant le tribunal de Bobigny de sa réaction vive lors de la perquisition du siège de son parti. « Un règlement de comptes politique » pour Marie-Noëlle Lienemann, présente à l’audience. Si c’est le cas, « alors il va y avoir du monde au portillon » lui répond indirectement Roger Karoutchi.
Procès Mélenchon : « Règlement de comptes politique » ou « battage médiatique » ?
Jean-Luc Mélenchon doit répondre devant le tribunal de Bobigny de sa réaction vive lors de la perquisition du siège de son parti. « Un règlement de comptes politique » pour Marie-Noëlle Lienemann, présente à l’audience. Si c’est le cas, « alors il va y avoir du monde au portillon » lui répond indirectement Roger Karoutchi.
« Ce procès n’a aucun sens. C’est un règlement de comptes politique », la sénatrice membre du groupe CRCE, Marie-Noëlle Lienemann était présente, jeudi matin au tribunal de Bobigny. L’ancienne secrétaire d’État au Logement est venue soutenir son ancien collègue du gouvernement de Lionel Jospin, Jean-Luc Mélenchon. Le président du groupe La France Insoumise à l’Assemblée nationale, et 5 de ses proches comparaissent pour « actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation », lors des perquisitions au siège de LFI en octobre 2018 ; des perquisitions menées dans le cadre d'enquêtes préliminaires sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants au Parlement européen et sur les comptes de la campagne de 2017.
La semaine dernière, tout juste rentré dans un séjour en Amérique latine, Jean-Luc Mélenchon avait exposé longuement sa stratégie de défense médiatique. « Je sais qu'il s'agit de me condamner, nous sommes convoqués à une condamnation publique ! » avait-il clamé avant d’ajouter qu’il n’avait « pas peur, ni des campagnes de presse, ni des policiers, ni des magistrats ». « Vous pouvez me mettre en prison, me rendre inéligible, je n'ai pas peur ! ».
Le député des Bouches-du-Rhône a également fait coïncider la date de sortie de son dernier livre, « Et ainsi de suite » (Plon) avec la date de son procès. Une audience qui, comme prévu, a démarré sous un climat électrique. Des militants et des parlementaires étaient venus apporter leur soutien aux prévenus devant une forêt de caméras. Malgré des couacs techniques lors du visionnage de la perquisition et une demande de report de la part du parquet, la première matinée d’audience a bien pu se tenir.
« C’était très confus du côté du parquet »
Mais de l’avis de Marie-Noëlle Lienemann, « c’était très confus du côté du parquet ». « Le procureur a demandé un report du procès car des pièces (le rapport de l’IGPN NDLR) ne lui avaient pas été communiquées à la défense. C’est quand même étrange, d’habitude, ce sont les prévenus qui font ce type de demandes. Il a aussi évoqué l’immunité parlementaire de Manuel Bompard (coordinateur de LFI NDLR), alors qu’à l’époque, il n’avait pas été encore élu au Parlement européen. Et du côté de la défense, Éric Dupond-Moretti (avocat des policiers NDLR) a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un procès de droit commun. Il admet en quelque sorte qu’il s’agit d’un procès politique » veut croire la sénatrice.
« Ce n’est pas un procès politique mais un jugement qui sera rendu au nom du peuple français »
Sur le fond, Marie-Noëlle Lienemann estime que ce « procès est illégitime ». « Il n’y a pas eu de coups. Je me souviens des images de la perquisition du Parti socialiste au moment de l’affaire Radio-Riposte en 1979. C’était agité aussi ». (voir la vidéo INA)
Patrick Kanner, président du groupe socialiste du Sénat, se souvient lui de l’affaire Urba et de la condamnation du trésorier du PS, Henri Emmanuelli pour complicité de trafic d’influence. « On n’est jamais à l’abri de déceptions personnelles et collectives ». Et pour le cas du leader de LFI, le sénateur du Nord se contente de souligner « que ce n’est pas un procès politique mais un jugement qui sera rendu au nom du peuple français. Et si par la suite, ce jugement ne lui convient pas. Jean-Luc Mélenchon aura la possibilité d’interjeter appel » commente-t-il sobrement.
Si c'est un procès est politique, « alors il va y avoir du monde au portillon »
Mélenchon: Si c'est un procès est politique, « alors il va y avoir du monde au portillon » estime Roger Karoutchi
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Invité ce matin de la matinale de Public Sénat, « Bonjour chez vous », Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine, considère, pour sa part, que si c'est un procès est politique, « alors il va y avoir du monde au portillon ». « Tout le monde peut dire ça depuis quelque temps, entre Le Pen, Ferrand, Balkany, Mélenchon… Ça commence à faire beaucoup. Sur le comportement de Jean-Luc Mélenchon lors de la perquisition des locaux de LFI, Roger Karoutchi s’interroge « sur la nécessité d’un procès de deux jours ». Avant de conclure : « Pour être très franc, je ne pense pas qu’il risque grand-chose. Mais il aura fait le battage médiatique autour ».
Le verdict est attendu pour demain. Les prévenus encourent jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 150.000 euros et 5 ans inéligibilité.
La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.
En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.
Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.
Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.