France Far Right Trial
French far-right leader Marine Le Pen arrives at a Paris court expected to deliver a verdict in an embezzlement case that could shake up French politics and derail far-right leader Marine Le Pen's career Monday, March 31, 2025 in Paris. (AP Photo/Thibault Camus)/PAR109/25090317888818//2503311052

Procès des assistants RN : Marine Le Pen écope de 5 ans d’inéligibilité immédiate

Marine Le Pen ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé une peine de 5 ans d’inéligibilité immédiate, 4 ans de prison dont deux ferme et 100 000 euros d’amende.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Coup de tonnerre dans la vie politique française. La favorite de la prochaine élection présidentielle, Marine Le Pen, est, pour le moment, hors-jeu pour 2027. Le tribunal correctionnel de Paris a suivi les réquisitions du parquet dans l’affaire de soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires RN en la condamnant à une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire,. 23 personnes élus et assistants, garde du corps, secrétaire, comptables ont été condamnés dans cette affaire. Le sort politique de Marine Le Pen dépendait de l’application ou non de l’article 471 du code de procédure pénale qui porte sur l’exécution provisoire de la peine, à savoir son application immédiate même si la députée RN fait appel, ce qu’a annoncé son avocat. A ce stade, Marine Le Pen ne peut donc être candidate pour l’élection présidentielle.

Le tribunal a reconnu Marine Le Pen et 8 eurodéputés coupables de détournement de fonds publics. Le tribunal a estimé que le préjudice total était de 4,1 millions d’euros, en faisant « prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti » d’extrême droite. Marine Le Pen a, par ailleurs, été condamnée à 4 ans de prison dont deux ferme et 100 000 euros d’amende.

Si l’exécution provisoire entraîne la démission d’office de son mandat de conseillère départementale du Pas de Calais, Marine Le Pen conserve son mandat de députée jusqu’à sa condamnation définitive. La jurisprudence du Conseil constitutionnel fonde cette différence de traitement en application de la séparation des pouvoirs. Un élu national condamné à une peine d’inéligibilité peut aller au bout de son mandat mais ne peut se représenter. Alors qu’une peine d’inéligibilité pour un élu local entraîne une démission automatique.

Le tribunal a prononcé une peine de 18 mois de prison dont six mois ferme, directement aménagés sous bracelet électronique, et trois ans d’inéligibilité mais sans application immédiate à l’encontre de Louis Aliot, le maire RN de Perpignan qui conserve son mandat pour l’instant. « Il convenait de tenir compte de la proportionnalité de l’atteinte de cette mesure, sur un mandat en cours pour un élu local », afin de « préserver la liberté des électeurs », a indiqué le tribunal.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Procès des assistants RN : Marine Le Pen écope de 5 ans d’inéligibilité immédiate
4min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : comment un amendement voté par le Sénat permet aujourd’hui aux juges de mettre l’ancien Président en prison

[Info PublicSenat.fr] La condamnation de Nicolas Sarkozy à 5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé et exécution provisoire, prononcée par le tribunal de Paris, impose à l’ancien chef de l’Etat d’aller en prison. Largement critiquée par les LR, cette mesure vient pourtant de l’application d’un amendement Renaissance, adopté avec le soutien de la droite sénatoriale, en 2018.

Le

SIPA_ap22985825_000041
3min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : Patrick Kanner écrit à Gérard Larcher pour pointer sa « regrettable prise de position » sur l’exécution provisoire

Le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, a écrit au président du Sénat pour exprimer son désaccord sur des critiques formulées par le sénateur LR des Yvelines sur l’exécution provisoire, qui va mener Nicolas Sarkozy en prison. Son groupe ne veut « pas participer à cette mise en cause qui, finalement, fragilise l’équilibre de nos institutions ».

Le

SIPA_01142444_000056
4min

Politique

Immigration : 86 % de profils dangereux dans les centres de rétention administrative, selon un rapport du Sénat

La promesse du gouvernement en 2023 de doubler la capacité des centres de rétention administrative (CRA) pour atteindre 3 000 places en 2027 ne sera pas tenue. C’est ce qui ressort d’un rapport de la sénatrice LR Marie-Carole Ciuntu, rapporteure spéciale de la mission immigration qui relève que les CRA sont « le moyen le plus sûr » d’exécuter les mesures d’éloignement.

Le