« J’entends bien que ce n’est pas satisfaisant. Le fait de réduire l’activité de chacun n’est pas un objectif », a déclaré, un peu embarrassé, le ministre chargé des petites et moyennes entreprises, face aux sénateurs ce lundi 2 novembre. Convoqué par la commission des affaires économiques du Sénat en fin de semaine dernière, inquiète pour l’arrêt d’activité des petits commerçants et de la concurrence déloyale d’autres acteurs, Alain Griset a dû faire le service après-vente des modalités du confinement annoncées par le Premier ministre. Se défendant de toute mesure punitive, l’ancien président de l’Union des entreprises de proximité a expliqué que la décision de fermer certains rayons dans les grandes surfaces entrant en concurrence directe avec les commerces fermés, allait « remettre de l’équité de traitement ».
Le ministre a annoncé qu’un décret serait publié « dans les prochaines heures » pour « préciser exactement » le type de produits qui pourront être commercialisés dans la grande distribution. Alain Griset a d’ailleurs dénoncé le terme de « produits non essentiels », visés par les restrictions, lui préférant l’expression de produits de « première nécessité », « moins blessant » selon lui à l’égard des commerçants victimes d’une fermeture forcée.
« Aucune garantie que le virus ne nous colle pas aux basques encore pendant plusieurs mois »
Afin de rassurer les sénateurs, qui plaident pour une appréciation locale des ouvertures au niveau de chaque préfecture, Alain Griset a rappelé qu’une clause de revoyure des mesures de fermeture serait examinée dans deux semaines. Le ministre a cependant affirmé qu’il n’avait qu’un « espoir minime » d’assister à une reprise de l’activité dans les commerces de proximité.
Alain Griset a précisé que des réunions avec les représentants des commerçants se poursuivaient afin de pouvoir présenter de nouveaux « éléments de sécurité sanitaire » au ministère de la Santé, sur le long-terme. « Nous n’avons aucune garantie que le virus ne nous colle pas aux basques encore pendant plusieurs mois. Et naturellement nous n’allons pas pouvoir pendant plusieurs mois continuer à mettre 15 milliards tous les mois », s’est-il inquiété au quatrième jour du confinement.