La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Profil des émeutiers : vers une commission d’enquête du Sénat
Par Simon Barbarit
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Le président LR de la commission de lois, François-Noël Buffet, va demander mercredi 12 juillet la création d’une mission d’information sur les émeutes survenues depuis le 27 juin. « L’idée pour nous, c’est de comprendre exactement ce qu’il s’est passé. Comment le processus s’est mis en place ? Quelle est la géographie des violences ? Elles se sont produites dans les banlieues mais pas seulement. Certaines n’ont pas bougé. Quel est le profil sociologique des émeutiers ? Quel a été le rôle des réseaux sociaux dans l’organisation ? Quelle était la doctrine des forces de l’ordre ? et pourquoi nous pencher sur le processus d’indemnisation des dommages », résume l’élu du Rhône.
A la rentrée, François-Noël Buffet demandera que cette mission d’information soit dotée des prérogatives d’une commission d’enquête. Il faudra pour cela l’accord de la Conférence des présidents. La commission d’enquête pourrait donc voir le jour en septembre ou octobre après les élections sénatoriales.
« On ne peut pas se contenter des déclarations du ministre »
Cette semaine, la commission des lois, avait pourtant posé la plupart de ces questions, au ministre de l’Intérieur, auditionné pendant 1h30. « Oui, mais nous voulons comprendre la totalité de ce phénomène si on veut apporter une réponse solide pour y faire face. C’est un phénomène qui est amené à se reproduire. On ne peut pas se contenter des déclarations du ministre », explique François-Noël Buffet.
Le sénateur a bien conscience du caractère extrêmement sensible du sujet, notamment la question du profil des émeutiers. Mercredi, lors de l’audition du ministre de l’Intérieur, la sénatrice LR, Jacqueline Eustache-Brinio a offusqué une partie de ses collègues en relativisant la nationalité française des personnes interpellées. « Vous allez me dire : la plupart des gens arrêtés sont Français. D’accord. Mais ça ne veut plus rien dire aujourd’hui. Ils sont comment Français ? », a-t-elle demandé en insistant pour connaître « les chiffres de ces mômes issus de l’immigration ».
« Je veux désensibiliser tout ça »
Quelques heures plus tôt, c’est le patron du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, qui avait choqué une partie de l’opinion publique en estimant que « pour la deuxième, la troisième génération (d’enfants d’immigrés), il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques ».
« Je veux désensibiliser tout ça. Nous savons que de très jeunes Français ont saccagé des mairies, des écoles, des équipements, des symboles forts de la République. C’est justement parce qu’il y a un débat qu’il faut mettre tout sur la table », insiste François-Noël Buffet.
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