Sur le papier, un mariage entre Renault et Fiat-Chrysler permettrait d’affronter les défis de demain dans le secteur automobile. Elle pourrait donner naissance au troisième groupe mondial. L’offre formulée par le groupe italo-américain, de fusionner à 50-50, « soulève des questions » cependant, selon le sénateur (La République en marche) Frédéric Marchand, membre de la commission des Affaires économiques.
Lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, le ministre Bruno Le Maire a dû présenter les exigences de l’État, actionnaire à hauteur de 15 %. « L’offre de Fiat est une opportunité pour Renault, une belle opportunité de consolider notre champion industriel national automobile », considère le ministre de l’Économie, qui estime qu’aucune nation ne pourra faire face seule aux « défis » à venir : véhicule électrique en tête, réclamant de lourds investissements qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros.
Bruno Le Maire liste quatre conditions à respecter dans le cadre de la fusion
Le représentant de Bercy précise que les quatre conditions fixées par l’État devront être « remplies ». Au premier desquelles : des garantes sur les sites industriels et l’emploi. « Nous ne voulons aucune fermeture de sites industriels en France à la suite de de cette fusion », exige-t-il. En lien avec son homologue japonais, Bruno Le Maire ajoute que cette fusion devra « s’inscrire dans le cadre de l’alliance » entre Renault et le japonais Nissan. Quant à la gouvernance, « les intérêts de la nation française » devront être « bien représentés » dans le futur géant mondial, s’il devait devenir une réalité.
La dernière demande – et ce n’est pas un détail, au regard des investissements en jeu – porte sur les batteries électriques. Renault-Fiat devra être un client de la future filière européenne, en cours de création, sous l’impulsion de Paris et de Berlin.