Projet de loi bioéthique : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens » estime la présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC)

Projet de loi bioéthique : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens » estime la présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC)

Lors de leur audition devant la Commission spéciale sur la bioéthique, les associations anti-PMA ont alerté contre le danger d’une PMA pour toutes qui entraînerait invariablement vers la GPA. Elles se sont également inquiétées d’une marchandisation humaine avec la PMA pour toutes. 
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Suite des auditions de la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique. Mardi soir, la Commission a entendu les associations anti-PMA (procréation médicalement assistée).

L’idée comme quoi la PMA pour toutes mènerait invariablement à la GPA (gestion pour autrui) a prévalu dans cette audition. « Si on dit aujourd’hui qu’un enfant peut se passer de père (…) on dira évidemment demain que l’enfant peut bien se passer de mère » a déclaré la présidente de La manif pour tous, Ludovine de La Rochère. « Bientôt, médiatiquement et politiquement, on parlera bien sûr aussi d’un motif d’égalité pour la GPA ».

 La présidente de La manif pour tous a insisté sur les dangers d’une marchandisation humaine causée par l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Les besoins en gamètes augmentant nécessairement, il faudrait alors rémunérer les donneurs afin qu’ils soient plus nombreux et acheter des gamètes à d’autres pays.

Ludovine de La Rochère a également estimé que la PMA pour toutes, de par sa « technicisation excessive », était mauvaise pour l’écologie et que la GPA le sera encore davantage.

Lors de cette audition, Anaïs Doisneau, une jeune femme de 20 ans, également membre de la Manif pour tous, est venue raconter son expérience d’enfant élevé sans père depuis l’âge de trois mois. Elle a expliqué combien elle a souffert de ce manque de père et souhaite que cela n’arrive pas à d’autres enfants.

De son côté, Pascale Morinière, présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC), a souligné que la PMA profitait surtout « au business technique et marchand » et aux adeptes de l’idéologie moderniste ». Elle a également affirmé que la PMA n’intéressait au fond pas grand monde : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens »

Quant aux représentants de l’Association Les Poissons roses, qui se définissent comme une plateforme de chrétiens de gauche, ils demandent de réunir « des états généraux de la famille durable ».  Bertrand du Marais, animateur de l’association, a voulu alerter contre « le droit au désir d’enfant » : Nous voulons mettre en garde la représentation nationale contre un glissement tout à fait sensible, inédit, auquel procède cette loi. Le recours à la loi républicaine (…) est ici légitimé par l’égalité de désir, qui n’est pas (…) l’égalité des conditions que protège l’article 6 de la déclaration des droits de l’Homme (…) Ici ce n’est pas l’intérêt collectif, c’est l’intérêt d’un collectif. »

Michel Simonnet, trésorier des Poissons roses, a mis en garde contre l’inapplicabilité de ce projet de loi, « vu la pénurie de gamètes ». Il a, mi-amusé, tendu en direction des sénateurs « de moins de 45 ans » un kit de donneur : « Nous ne croirons à la PMA pour toutes uniquement lorsque plus de 50 parlementaires donneront leurs gamètes et montreront l’exemple à la nation tout entière ».  

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