Projet de loi bioéthique : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens » estime la présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC)
Lors de leur audition devant la Commission spéciale sur la bioéthique, les associations anti-PMA ont alerté contre le danger d’une PMA pour toutes qui entraînerait invariablement vers la GPA. Elles se sont également inquiétées d’une marchandisation humaine avec la PMA pour toutes. 

Projet de loi bioéthique : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens » estime la présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC)

Lors de leur audition devant la Commission spéciale sur la bioéthique, les associations anti-PMA ont alerté contre le danger d’une PMA pour toutes qui entraînerait invariablement vers la GPA. Elles se sont également inquiétées d’une marchandisation humaine avec la PMA pour toutes. 
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Suite des auditions de la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique. Mardi soir, la Commission a entendu les associations anti-PMA (procréation médicalement assistée).

L’idée comme quoi la PMA pour toutes mènerait invariablement à la GPA (gestion pour autrui) a prévalu dans cette audition. « Si on dit aujourd’hui qu’un enfant peut se passer de père (…) on dira évidemment demain que l’enfant peut bien se passer de mère » a déclaré la présidente de La manif pour tous, Ludovine de La Rochère. « Bientôt, médiatiquement et politiquement, on parlera bien sûr aussi d’un motif d’égalité pour la GPA ».

 La présidente de La manif pour tous a insisté sur les dangers d’une marchandisation humaine causée par l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Les besoins en gamètes augmentant nécessairement, il faudrait alors rémunérer les donneurs afin qu’ils soient plus nombreux et acheter des gamètes à d’autres pays.

Ludovine de La Rochère a également estimé que la PMA pour toutes, de par sa « technicisation excessive », était mauvaise pour l’écologie et que la GPA le sera encore davantage.

Lors de cette audition, Anaïs Doisneau, une jeune femme de 20 ans, également membre de la Manif pour tous, est venue raconter son expérience d’enfant élevé sans père depuis l’âge de trois mois. Elle a expliqué combien elle a souffert de ce manque de père et souhaite que cela n’arrive pas à d’autres enfants.

De son côté, Pascale Morinière, présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC), a souligné que la PMA profitait surtout « au business technique et marchand » et aux adeptes de l’idéologie moderniste ». Elle a également affirmé que la PMA n’intéressait au fond pas grand monde : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens »

Quant aux représentants de l’Association Les Poissons roses, qui se définissent comme une plateforme de chrétiens de gauche, ils demandent de réunir « des états généraux de la famille durable ».  Bertrand du Marais, animateur de l’association, a voulu alerter contre « le droit au désir d’enfant » : Nous voulons mettre en garde la représentation nationale contre un glissement tout à fait sensible, inédit, auquel procède cette loi. Le recours à la loi républicaine (…) est ici légitimé par l’égalité de désir, qui n’est pas (…) l’égalité des conditions que protège l’article 6 de la déclaration des droits de l’Homme (…) Ici ce n’est pas l’intérêt collectif, c’est l’intérêt d’un collectif. »

Michel Simonnet, trésorier des Poissons roses, a mis en garde contre l’inapplicabilité de ce projet de loi, « vu la pénurie de gamètes ». Il a, mi-amusé, tendu en direction des sénateurs « de moins de 45 ans » un kit de donneur : « Nous ne croirons à la PMA pour toutes uniquement lorsque plus de 50 parlementaires donneront leurs gamètes et montreront l’exemple à la nation tout entière ».  

Dans la même thématique

Projet de loi bioéthique : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens » estime la présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC)
3min

Politique

Valérie Perrin : « On peut juger une société dans la façon dont elle traite les personnes âgées »

Elle a vendu des millions d’exemplaires, lancée par l’ouvrage "Les oubliés du dimanche" en 2015, l’autrice de "Changer l’eau des fleurs" revient au micro de Rebecca Fitoussi sur les sujets qui l’inspirent, comme la place des personnes âgées ou la cause animale. Autant de thèmes qui permettent de mieux comprendre l’âme humaine à travers des personnages peu mis en avant dans notre société. Cette semaine Valérie Perrin est l’invitée d’Un monde, un regard.

Le

Projet de loi bioéthique : « Le bricolage de l’embryon, c’est un truc de parisiens » estime la présidente de la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC)
4min

Politique

Dès 2026, Stéphane Séjourné veut « introduire des clauses d’achats européens » dans les marchés publics européens

Au moment où, de nouveau, Donald Trump menace d’augmenter les droits de douane de 50% pour les pays de l’Union européenne, Stéphane Séjourné revient sur la stratégie à adopter : renforcement du marché intérieur, Buy European Act, réciprocité, et nouvelles ressources propres… Pour lui, l’Europe doit être le premier marché des Européens.  Il détaille son ambition dans l’émission Ici L’Europe, présentée par Caroline de Camaret.

Le

BRUNO RETAILLEAU LE HAVRE
10min

Politique

Retailleau, Philippe, Attal : en 2027, y aura-t-il « que des cadavres à la fin » ?

Entre Bruno Retailleau, nouvel homme fort de la droite, Edouard Philippe, déjà candidat pour 2027, Gabriel Attal, qui rêve de l’être, Gérald Darmanin et les autres, la division menace le socle commun pour la présidentielle. La machine à perdre est-elle en marche ? A moins que certains rapprochements s’opèrent, à l’approche du scrutin…

Le

Taxi Blockades in Marseille
6min

Politique

Colère des taxis : la réforme du transport sanitaire, une piste d’économies inflammable

Vent debout contre le projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie, les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus, samedi, au ministère des Transports pour une réunion avec François Bayrou. Mais l’exécutif a d’ores et déjà indiqué qu’il ne fera pas « machine arrière », soutenant son objectif de baisse des dépenses présenté lors de l’examen budget de la Sécurité sociale. Au Sénat, les élus mettent en balance les impératifs de santé et d'économie.

Le