Projet de loi de finances 2023 : « C’est le budget de l’esbroufe », réprouve Boris Vallaud
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a critiqué les prévisions économiques sur lesquelles se fonde le prochain budget, présenté ce 26 septembre par le gouvernement. Le député considère également que le texte ne « prépare pas l’avenir ».

Projet de loi de finances 2023 : « C’est le budget de l’esbroufe », réprouve Boris Vallaud

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a critiqué les prévisions économiques sur lesquelles se fonde le prochain budget, présenté ce 26 septembre par le gouvernement. Le député considère également que le texte ne « prépare pas l’avenir ».
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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« La France est à l’euro près ». C’est par cette formule que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a présenté ce lundi le projet de budget de l’Etat pour l’année 2023. « Moi, j’y vois un budget de l’à peu près », a détourné le député PS Boris Vallaud, invité d’Audition publique, l’émission politique hebdomadaire de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live. Le président du groupe socialiste a dénoncé les « hypothèses discutables » de Bercy sur le projet de loi de finances, mettant notamment en parallèle la prévision de croissance du gouvernement à 1 % pour 2023, avec celle de l’OCDE, estimée à seulement 0,6 %. L’exécutif « prend des risques » sur les « grands équilibres », a averti l’ancien directeur de cabinet au ministère de l’Economie.

Le député regrette également que le gouvernement « ne prépare pas l’avenir ». « Il se prive d’un certain nombre de recettes ». Dénonçant « l’à peu près sur les questions de pouvoir d’achat » et des budgets ministériels « pour l’essentiel, en recul en valeur réelle », Boris Vallaud s’est montré tout aussi sceptique sur les efforts de réduction du déficit public tout au long du quinquennat. « Je demande sur quoi il les fait. C’est le budget de l’esbroufe. Ça veut dire que tout augmente, mais à la fin ça diminue quand même. Il y a quand même des gens qui vont payer la facture. » Après la fin du « quoi qu’il en coûte », mis en place durant la crise sanitaire, le socialiste redoute que la dette ne finisse par être payée par « ceux qu’on a applaudis à 20 heures », les salariés de la première ligne.

Le président de groupe a d’ores et déjà promis de revenir à la charge, via des amendements, sur la taxation des bénéfices importants réalisés par les grandes entreprises. En attente d’un feu vert du Conseil constitutionnel, le projet de référendum sur la taxation des superprofits, que les socialistes portent avec leurs alliés de la NUPES, n’a pas encore démarré la phase de collecte des 4,7 millions de signatures.

A ce stade, le parlementaire n’a pas annoncé qu’elle sera le comportement de son groupe vis-à-vis du projet de loi de finances. « D’une manière générale, je ne préjuge pas de ce que nous allons faire », a-t-il rappelé. « Sceptique » néanmoins sur la volonté du gouvernement de nouer des compromis avec les bancs de la gauche, Boris Vallaud a prévenu que ses troupes n’iraient pas « se faire les supplétifs » des Marcheurs. « Nous sommes dans l’opposition, nous n’avons pas été élus pour faire la majorité d’Emmanuel Macron. »

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