Annoncé comme une « ligne rouge », Geoffroy Didier a, de nouveau, affirmé l’opposition de LR à la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers « en tension ». Selon le député européen, une telle mesure revient à « accorder une prime à la fraude ».
LR prêt à dégainer la motion de censure
Considérant qu’il en va de la crédibilité de la politique migratoire de la France, Geoffroy Didier et Les Républicains évoquent ouvertement le vote d’une motion de censure à l’Assemblée, en cas de maintien de l’article 3 dans le projet de loi. « LR n’utilise pas les motions de censure à tort et à travers. On ne peut pas l’utiliser à chaque désaccord. Emmanuel Macron ne peut plus être un adepte du non-choix, faire semblant de maîtriser les flux migratoires », tranche Geoffroy Didier. Le gouvernement d’Élisabeth Borne a déjà fait l’objet de 18 motions de censure sans qu’aucune ne soit votée par l’intégralité du groupe LR.
Néanmoins, pour faire plier le gouvernement sur l’article 3 avant son examen, LR devra également clarifier les choses au Sénat et s’assurer le soutien du groupe centriste qui est, pour l’instant, favorable à l’article 3. « Ce n’est pas pour ça que l’on va renoncer à nos principes politiques », réplique Geoffroy Didier appelant à « convaincre » les sénateurs centristes. L’eurodéputé a tenu à rappeler qu’il ne s’opposait pas à toutes les formes d’immigration en déclarant que « l’asile politique fait honneur à la France » et d’ajouter que LR se positionne en faveur d’une « immigration choisie ».
« La politique indigne, c’est celle qui prétend pouvoir accueillir tout le monde »
L’immigration apparaît également, pour LR, comme un sujet de clivage majeur avec le gouvernement. Geoffroy Didier a rappelé que la droite avait présenté un « projet de loi constitutionnelle clé en main » et espère bien que ce projet soit repris par le gouvernement. Pour rappel, le projet de révision de la Constitution envisageait d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution, qui actuellement ne peut porter que sur l’organisation des pouvoirs publics, les réformes relatives à la politique économique et sociale et aux services publics qui y concourent, et sur la ratification des traités internationaux.
Une nécessité pour Geoffroy Didier qui se demande si « oui ou non Emmanuel Macron acceptera-t-il de réformer la Constitution pour nous redonner le pouvoir en matière migratoire ». Autre proposition de LR reprise par Geoffroy Didier, celle d’un bouclier constitutionnel permettant de déroger au droit international comme communautaire et « faire fi des jurisprudences extensives des cours européennes ». Une position que le député européen juge pragmatique. « La politique indigne, c’est celle qui prétend pouvoir accueillir tout le monde », martèle Geoffroy Didier pour lequel, « nous ne sommes pas en mesure d’accueillir dignement ceux qui le souhaitent ».