Projet de rocade à Strasbourg: la réunion avec le ministre de Rugy « très compromise »
La réunion prévue jeudi entre le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et des opposants au...

Projet de rocade à Strasbourg: la réunion avec le ministre de Rugy « très compromise »

La réunion prévue jeudi entre le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et des opposants au...
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La réunion prévue jeudi entre le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et des opposants au projet de rocade autoroutière près de Strasbourg, est "très compromise", a estimé mercredi la députée LREM du Bas-Rhin, Martine Wonner, interrogée par l'AFP.

La député ne souhaite plus se rendre à une entrevue qui "ne sert à rien", les travaux ayant déjà commencé en dépit de l'opposition de nombreux élus locaux.

"Je me suis basée sur les déclarations de M. de Rugy ce matin" sur RMC, "où il a dit que les travaux étaient lancés, justifiés, et que ça allait sauver Strasbourg de la pollution", a-t-elle expliqué à l'AFP.

"Or le rendez-vous de demain était justement destiné à lui expliquer tous les travers de ce dossier, mais comme il part du principe que Nicolas Hulot (prédécesseur de M. de Rugy, ndlr) a tout lancé et qu'il n'y peut plus rien, pour moi, aller boire un café avec lui alors qu'il ne va pas bouger, ça ne sert à rien", a poursuivi Martine Wonner.

L'association Alsace Nature, également conviée à la réunion avec François de Rugy jeudi, "n'ira pas non plus", a précisé la députée, donc cette réunion est "très compromise", selon elle.

"Nous demandons que M. de Rugy vienne nous rencontrer sur place", a-t-elle encore demandé.

Mme Wonner était présente mercredi matin à Kolbsheim, tout près de Strasbourg, aux abords du chantier de la rocade, où des opérations de déboisement ont débuté, strictement encadrées par les gendarmes.

Ceux-ci ont interpellé trois personnes à l'aube: l'une d'elles a proféré des injures racistes contre un gendarme et a été arrêtée, ainsi que deux autres militants qui se sont rebellés à cet instant, ont indiqué la préfecture du Bas-Rhin et les gendarmes.

- Actes de vandalisme -

Une zone à défendre (ZAD) d'environ 150 opposants à ce Grand contournement ouest (GCO) de la capitale alsacienne avait été évacuée lundi à l'aube à Kolbsheim par 500 gendarmes, opération qui n'avait donné lieu à aucune interpellation.

Plusieurs élus des communes alentour ainsi que l'eurodéputé José Bové (EELV) étaient également présents sur place mercredi matin. "Je demande solennellement à François de Rugy de ne pas, déjà, renoncer au dialogue. L'apaisement de la situation est de sa responsabilité personnelle", a estimé José Bové.

Les opposants sont restés mobilisés toute la journée et un rassemblement était annoncé à 18h30 à Kolbsheim. La CGT entend également "manifester son soutien aux villageois et dénoncer la brutalité employée par les forces de l'ordre".

De son côté, le concessionnaire Arcos, une filiale de Vinci, qui doit construire la rocade, a déploré "insultes et menaces physiques" contre ses personnels, ainsi que des "actes de vandalisme" sur ses engins.

"Arcos, société concessionnaire du projet mandatée par l'Etat, déposera systématiquement plainte contre ce type de violences inacceptables", a indiqué l'entreprise.

Le projet de GCO, évoqué dès les années 1970 et régulièrement abandonné avant d'être relancé à la fin des années 1990, a pour but de délester l'autoroute A35 en absorbant le trafic du nord au sud de l'Alsace. La mise en service de cette rocade de 24 km est prévue au plus tôt en 2021.

Les opposants soulignent qu'il entraînera la disparition de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées, dont le grand hamster d'Alsace.

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