Propagande électorale : « Nous n’avons pas été livrés en temps et en heure pour le 2nd tour », se défend Adrexo
La commission d’enquête sénatoriale sur les dysfonctionnements lors des élections régionales auditionnait les représentants de la société Adrexo le 5 juillet. Éric Paumier, coprésident du groupe Hopps, dont fait partie Adrexo, a ainsi expliqué aux sénateurs que, si Adrexo prenait « sa part de responsabilité » dans les dysfonctionnements du 1er tour, la société « ne reconnaît pas de part de responsabilité sur le 2nd tour. » Seulement 60 % des plis auraient été transmis à Adrexo en temps et en heure.

Propagande électorale : « Nous n’avons pas été livrés en temps et en heure pour le 2nd tour », se défend Adrexo

La commission d’enquête sénatoriale sur les dysfonctionnements lors des élections régionales auditionnait les représentants de la société Adrexo le 5 juillet. Éric Paumier, coprésident du groupe Hopps, dont fait partie Adrexo, a ainsi expliqué aux sénateurs que, si Adrexo prenait « sa part de responsabilité » dans les dysfonctionnements du 1er tour, la société « ne reconnaît pas de part de responsabilité sur le 2nd tour. » Seulement 60 % des plis auraient été transmis à Adrexo en temps et en heure.
Louis Mollier-Sabet

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C’est une question de Marie Mercier qui a déverrouillé cette audition attendue, mais d’abord assez fermée. Les sénateurs et sénatrices avaient en effet déjà auditionné Gérald Darmanin dans l’entre-deux-tours pour éclaircir les dysfonctionnements dans la distribution de la propagande électorale, avant de constituer une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce « fiasco ». Auditionnant finalement aujourd’hui les dirigeants de l’entreprise mise en cause dans ce dossier – Adrexo – les sénateurs ont d’abord eu du mal à trouver des réponses à leurs questions, face à un Éric Paumier défendant la compétence de son entreprise : « On est la seule entreprise en France capable de répondre à ce type de marché, c’est notre métier toutes les semaines, toute l’année. » Le coprésident du Hopps Group se reprend tout de même « enfin il faudra discuter du terme ‘répondre’. »

« Nous reconnaissons notre part de responsabilité dans le 1er tour, mais pas dans le 2nd tour. »

Et précisément, c’est quand Marie Mercier – sénatrice LR de la Saône-et-Loire – interroge les dirigeants d’Adrexo sur des témoignages d’employés affirmant ne rien avoir eu à distribuer dans l’entre-deux-tours, que les langues se délient un peu. Éric Paumier y voit l’occasion de « rentrer dans le sujet du 2nd tour, qui est un sujet très différent pour nous : nous reconnaissons notre part de responsabilité dans le 1er tour, mais pas dans le 2nd tour. »

Le dirigeant d’Adrexo s’appuie sur « l’exemple donné par Madame Mercier » pour démontrer aux sénateurs et sénatrices présents que les défaillances du 2nd tour n’étaient pas imputables à Adrexo, puisque la société « n’a pas été livré en temps et en heure. » Il poursuit : « Pour le 2nd tour, le jeudi soir à 23h59 nous devions être livrés de 100 % des plis. Or nous n’avions que 60 % des plis. Nous avons donc des milliers d’intérimaires qui sont venus mercredi et jeudi et qui sont repartis, nous n’avions rien à leur donner.

2nd tour : « Nous avons fini par distribuer 67 % du total »

Pour le 1er tour, Adrexo et La Poste avaient fait état d’un taux de 9 % des plis non distribués. Avec 40 % des plis non livrés à Adrexo le jeudi soir et entre 10 et 15 % des plis arrivés seulement le samedi matin, qui n’ont pas pu être distribués, « nous avons fini par distribuer 67 % du total » conclut Éric Paumier.

Au 2nd tour, ce sont donc 33 % des plis qui n’ont pas été distribués par Adrexo, une chute qu’Éric Paumier qualifie de « colossale » et qui interroge d’autant plus que les ratés du 1er tour avaient déjà alerté tous les acteurs de cette distribution de la propagande électorale. Les dirigeants d’Adrexo sont pourtant formels, les dysfonctionnements du 2nd tour ne sont pas de leur fait, mais viennent de « l’amont de la chaîne ».

« C’était tout simplement trop tard »

En gage de bonne volonté, Éric Paumier détaille les mesures prises par Adrexo entre le 1er et le 2nd tour : « Bien sûr nous avons prévenu le ministère de l’Intérieur, nous avons plus que communiqué, avec des mails à 1h du matin, disant que nous ne pourrions distribuer puisque nous n’avions pas les plis. […] Nous avons convoqué d’autres agences d’intérim, nous avons mis plus de moyens que prévus, on n’a pas compté, on voulait réaliser l’opération. »

De plus, La Poste, l’autre société chargée de distribuer la propagande électorale, se serait retrouvée dans la même situation : « Nous avons réussi à passer de 60 à 67 % entre jeudi et vendredi. La Poste a peut-être fait un peu mieux, mais très loin des 100 % de distribution. » Les deux distributeurs auraient d’ailleurs tenté de mettre des moyens en commun pour améliorer la couverture globale du territoire : « Dès le mardi j’ai pris contact personnellement avec La Poste en disant qu’on mettrait plus de moyens : on avait l’idée qu’on aurait 10 ou 15 % de retard livrés le vendredi matin, mais là on a eu 40 % le samedi matin. C’était tout simplement trop tard.

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