Proportionnelle : les sénateurs LR partagés sur la mesure
Le président Gérard Larcher maintient sa volonté de négocier avec le président de la République la future réforme constitutionnelle. Mais il doit faire face à la grogne des députés LR et aux réticences de certains sénateurs de son groupe.

Proportionnelle : les sénateurs LR partagés sur la mesure

Le président Gérard Larcher maintient sa volonté de négocier avec le président de la République la future réforme constitutionnelle. Mais il doit faire face à la grogne des députés LR et aux réticences de certains sénateurs de son groupe.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Au Sénat, on ne dit jamais oui par discipline et jamais non a priori ». Ce mercredi sur France Info, le président de la Haute Assemblée, Gérard Larcher, a résumé la délicate position dans laquelle se trouve la majorité LR sur la réforme constitutionnelle. La veille, il se rendait à la réunion des députés de sa famille politique, tous vent debout contre le projet d’Emmanuel Macron, et plus particulièrement contre l’ajout d’une dose de proportionnelle dans les élections législatives. Une rencontre tendue qui n’a pourtant pas fait bouger les lignes, du côté du président du Sénat. « Je n’aime pas plus qu’eux la proportionnelle pour les députés. Mais je préfère qu’il y ait 15% plutôt que 30% » souligne-t-il à la radio, vantant son « pragmatisme » dans le dossier. Pour Gérard Larcher, cette réforme a tout du piège, destiné à « ringardiser » les Républicains, déjà fragilisés depuis l’échec de la dernière présidentielle.

Un groupe partagé

Problème : même au Sénat, les positions des Républicains sur la question divergent. Mardi, le président de la commission des lois du Sénat, Philippe Bas, ne cachait pas son opposition à  la proportionnelle, alors qu’il avait lui-même accompagné Gérard Larcher à la réunion des députés. « Le groupe est partagé » reconnait le sénateur de la Moselle François Grosdidier. « Il y a une opposition de principe chez certains, en raison de l’héritage gaulliste. » De son côté, l’élu n’est « pas hostile à une petite dose de proportionnelle » tant qu’elle ne créé pas de blocages institutionnels. Même son de cloche pour son collègue, André Reichardt, sénateur du Bas-Rhin. « J’y suis opposé à titre personnel, en tant que gaulliste, » explique-t-il. « Mais s’agissant d’une révision constitutionnelle, il faut peut-être voir ce à quoi on tient le plus. Ma religion n’est pas faite » assure-t-il. En creux, il espère surtout une meilleure contrepartie en matière de nombre d’élus. « Un sénateur par département, le compte n’y est pas » prévient-il.

Le Sénat mis de côté

Pour éviter des dissensions au sein du groupe sénatorial, Gérard Larcher devra donc négocier finement et convaincre les réfractaires. Car le Sénat joue surtout sa crédibilité. « Le risque, c’est que la réforme se fasse sans nous » prévient François Grosdidier. En refusant catégoriquement la proportionnelle, la majorité sénatoriale serait de facto mise de côté. Le président de la République n’a, en effet, pas besoin du Sénat pour appliquer la proportionnelle, ni la réduction du nombre d’élus qui sont concernées par une loi organique. En revanche, les députés LR, minoritaires à l’Assemblée, refusent la moindre concession dans un débat perdu d’avance. De son côté, le président du Sénat souhaiterait donc éviter l’option du référendum. « Je suis sur la ligne de crête, je reconnais que ce n’est pas facile » a-t-il expliqué.

Partager cet article

Dans la même thématique

Proportionnelle : les sénateurs LR partagés sur la mesure
3min

Politique

Primaire de la gauche : « Je pense qu’une candidature commune, hors Jean-Luc Mélenchon, est forcément au deuxième tour », estime Marine Tondelier

La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier appelle toujours à une candidature « commune » de la gauche à la présidentielle après une primaire. Désignée par son parti pour y participer, elle estime que le candidat issu de ce processus serait, même sans le soutien de Jean-Luc Mélenchon, « forcément au second tour » du scrutin vers l’accession à l'Élysée.

Le

Proportionnelle : les sénateurs LR partagés sur la mesure
4min

Politique

Budget de la Sécu : « S'abstenir, ce n’est pas trouver qu'on a un formidable texte, sinon nous aurions voté pour », explique Marine Tondelier

Les députés ont approuvé le budget de la Sécurité sociale mardi à l’Assemblée nationale, à l'issue d’un vote serré. Une majorité du groupe écologiste s’est abstenue après l’adoption d’un amendement de dernière minute visant à octroyer des moyens supplémentaires au système de santé. « Sans cette augmentation de l’Ondam, on votait contre », explique ce mercredi la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, sur Public Sénat.

Le

LOUVRE, Burglary, Forensic investigators collect evidence. –  LOUVRE, Cambriolage,Les enqueteurs de la police scientifique relevent les indices.
18min

Politique

Casse du Louvre :« Je n’aurais jamais pensé que le Louvre puisse avoir tellement de dysfonctionnements »

Près de deux mois après le cambriolage spectaculaire des bijoux de la gallérie Apollon du Louvre, les responsables d’une enquête administrative sur les failles de la sécurité ont présenté leurs conclusions devant de la commission de la culture du Sénat. « Ce qui a manqué, ce n’est pas la sûreté intérieure mais la protection extérieure », ont-ils pointé, insistant sur le défaut d’images de vidéosurveillance aux abords de l’établissement et plus généralement sur la nécessité d’un changement de doctrine afin que la sûreté soit en permanence au cœur des préoccupations des responsables des musées.

Le

SIPA_01240320_000016
3min

Politique

Prix de l’humour politique 2025 : le sénateur Claude Malhuret récompensé « pour l’ensemble de son œuvre »

Le président du groupe Les Indépendants-République et Territoire (Horizons), Claude Malhuret est le Lauréat du grand prix de l’humour politique 2025. Le Press Club de France a décidé de récompenser le sénateur de l’Allier « pour l’ensemble de son œuvre ». Cette année, le patron des sénateurs Horizons s’était distingué à l’international avec sa charge contre Donald Trump et Elon Musk prononcée lors d’un débat au Sénat sur la guerre en Ukraine.

Le