Matignon : Chefs de partis et presidents de groupes parlementaires
Crédits : Chang Martin/SIPA

Proportionnelle : les socialistes attendront les propositions de François Bayrou avant de se prononcer

Le Premier ministre s’est entretenu ce 20 mai avec les représentants du Parti socialiste pour échanger sur l’hypothèse de l’instauration d’un scrutin proportionnel aux législatives. Les élus suspendent pour l’instant leur position à l’annonce des intentions de François Bayrou.
Guillaume Jacquot

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Le Premier ministre poursuit ses consultations des partis politiques représentés au Parlement, sur la question du scrutin proportionnel. Après avoir reçu le Rassemblement national, Renaissance, la France insoumise. François Bayrou s’est entretenu ce mardi matin avec les socialistes.

La délégation conduite par le premier secrétaire Olivier Faure n’a cependant pas donné d’indice sur le type de proportionnelle privilégié à l’heure actuelle par Matignon, toujours au stade d’un tour d’horizon avec les différentes familles politiques. Pas plus que le gouvernement n’a obtenu d’éléments sur la position portée par le parti à la rose. « En ce qui nous concerne, ce que nous souhaitons, c’est attendre le type de propositions qu’il est susceptible de faire, avant de nous prononcer », déclare à Public Sénat le sénateur Éric Kerrouche, secrétaire national aux institutions du PS, qui prenait part à la réunion aux côtés des députés Olivier Faure et Boris Vallaud, et de Johanna Rolland, première secrétaire nationale déléguée. Fin avril, Marine Le Pen affirmait que le Premier ministre s’orientait vers un mode de scrutin à la proportionnelle intégrale et départementale, c’est-à-dire celui qui a été utilisé en 1986.

Les paramètres en faveur d’un mode de scrutin révisé continuent de faire débat au Parti socialiste, qui doit d’ailleurs choisir son orientation générale lors de son congrès mi-juin. « Il y a des choses que nous ne voulons pas. Une proportionnelle nationale, ce n’est pas pensable. Cela irait à l’inverse de ce qu’on entend tous faire dans la régénération de la vie politique. Quel intérêt de discuter sur des listes établies par les états-majors des partis ? » s’interroge le sénateur des Landes, qui évacue aussi l’hypothèse d’une « prime majoritaire » pour la liste arrivée en tête aux législatives. « On cherche à trouver un système qui puisse conjuguer une meilleure représentativité et une plus grande justice électorale. »

« Il a réaffirmé que la proportionnelle est un moyen de revivifier nos institutions »

De ce fait, l’échange entre les socialistes et le Premier ministre n’a pas permis d’éclairer davantage les premiers et le second. « Il a évoqué les différentes solutions possibles. J’imagine qu’il va le faire avec les différences forces politiques. Maintenant, il y a ce qui est pensable, et ce qui est possible. Tout est sur la table en l’espèce », résume Éric Kerrouche. Seule certitude à ce stade : le Béarnais n’a pas varié d’un iota et continue de défendre l’instauration de la proportionnelle aux législatives. « Il est constant. Il a réaffirmé que la proportionnelle est un moyen de revivifier nos institutions et de sortir d’une forme de crise politique », relate Éric Kerrouche.

Comme nous l’expliquions au moment de l’ouverture des consultations, le sujet de la proportionnelle est loin de faire l’unanimité au sein de la coalition gouvernementale. Cette option peine à convaincre chez Horizons ou les Républicains. « François Bayrou a pas mal de travail à faire dans le bloc central, il a tout un travail persuasion à faire », observe le sénateur des Landes. « La précision que le Premier ministre a donnée, c’est que ces consultations étaient la façon de faire, pour voir s’il y a un chemin ou pas. » Les consultations vont se poursuivre en fin de semaine avec les parlementaires communistes, Modem et Place publique.

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