Durand l’été, l’affaire Benalla avait suspendu son examen. Le chef de l’État annonce que la réforme constitutionnelle reviendra devant l’Assemblée nationale début janvier 2019. Une réforme pour répondre à plusieurs défis, au premier desquels « celui de la légitimité ». « Le suffrage et la représentation sont (…) le noyau de notre démocratie. Mais pour que la démocratie représentative fonctionne il faut que le peuple se sente représenté. Or, ce lien de confiance entre les électeurs et les élus, s’est, d’année en année, étiolé » a-t-il constaté. « Cette érosion est mortelle ».
Pour y remédier, le chef de l’État souhaite ancrer « le renouvellement » des élus « dans notre pratique institutionnelle ». « C’est la raison pour laquelle, j’ai souhaité instaurer la pratique du non-cumul des mandats dans le temps, tant pour les parlementaires que pour certaines fonctions exécutives locales » a-t-il rappelé.
Autre « facteur d’érosion » selon Emmanuel Macron : le scrutin majoritaire « qui favorise les majorités claires (…) pour autant une démocratie où des partis recueillant un cinquième des suffrages disposent de moins de 2% des députés prend évidemment le risque de la défiance et met en jeu sa légitimité ». « C’est pourquoi j’ai proposé l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives » a-t-il expliqué. Pour Emmanuel Macron, une majorité parlementaire solide « doit aussi être soutenue par un corps électoral qui se sent représenté pour toute la durée du mandat ».
Ces ajustements sont nécessaires « pour rendre notre système politique plus juste et plus représentatif de la réalité de l’opinion sans pour autant réintroduire des éléments de blocage » a-t-il conclu.