« Un ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron ne devrait pas dire ça », s’agace Marc Fesneau, en réaction aux critiques formulées par Gabriel Attal lundi 6 octobre sur le plateau du 20 heures de TF1. L’ex-chef du gouvernement et actuel président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale a affirmé « ne plus comprendre les décisions du chef de l’État ».
« Il ne faut pas qu’on soit dans une forme d’ingratitude »
Une sortie qui fait réagir dans le camp présidentiel. Pour Marc Fesneau, ancien ministre de l’Agriculture et président du groupe Les Démocrates au Palais-Bourbon, ce type de prise de position n’est pas approprié. « Dans la période que nous traversons, je regrette ces propos (…). Le sujet n’est pas de se retourner vers le passé, mais d’éviter les phrases blessantes, surtout quand on a été l’un des premiers soutiens qui ont conduit Emmanuel Macron à la présidence de la République », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Il ne faut pas qu’on soit dans une forme d’ingratitude. Nous [le bloc central, NDLR] sommes le produit de l’élection d’un seul homme, celle d’Emmanuel Macron. »
Interrogé sur la déclaration d’un autre ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui évoque sur RTL « un jeu politique affligeant », Marc Fesneau appelle à la retenue et au sens des responsabilités. Selon lui, la période actuelle exige de la mesure. « Essayons, dans nos expressions, de ne pas vilipender un tel ou un tel », plaide l’ancien ministre. « J’ai l’impression qu’il y a des ambitions présidentielles. Mais quand on est dans le camp de la responsabilité, on ne peut pas être irresponsable. »
« Ce qui fait chuter les gouvernements, ce n’est pas le Président de la République »
Marc Fesneau en appelle désormais à la responsabilité collective. Pour le président du groupe Les Démocrates, l’heure n’est plus « aux petites phrases » ni « aux petites querelles », mais à la recherche d’un compromis permettant de sortir de l’impasse politique. Il exhorte les formations représentées à l’Assemblée nationale à œuvrer ensemble.
« Nous avons tous une responsabilité — Gabriel Attal, Les Républicains, le Parti socialiste — pour sortir le pays de la crise. Ce qui fait chuter les gouvernements, ce n’est pas le Président de la République, mais notre incapacité à trouver un accord à l’Assemblée nationale », insiste Marc Fesneau. Et de rappeler : « Il suffit d’être 289 à être d’accord sur le budget. Cette propension à chercher son impuissance sous prétexte que d’autres entraveraient votre action, je trouve ça injuste. Il faut être conscient que l’Assemblée nationale, si elle le veut, a le pouvoir. »