« Le macronisme survivra », assure le président du groupe Renaissance au Sénat, François Patriat, en réaction aux propos de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas déclarant que le macronisme allait prendre fin « dans les mois qui viennent ». Même s’il ne pourra pas se représenter en 2027, François Patriat assure que les idées du président de la République survivront, malgré les divergences naissantes au sein du bloc central. En effet, les propositions de Gabriel Attal ont légèrement crispé des cadres du bloc central. L’ancien premier ministre a notamment proposé d’interdire le voile pour les moins de 15 ans et de créer un « délit de contrainte au port du voile ». Une proposition qui laisse sceptique, notamment Élisabeth Borne qui a exprimé ses « plus grands doutes sur la constitutionnalité » des mesures.
Vers une droitisation de Renaissance ?
« J’ai dit que sa position sur le voile des mineurs, je n’étais pas choqué », affirme François Patriat qui fait de cette proposition une mesure de protection. A l’inverse, d’autres membres du bloc central craignent une droitisation du président de Renaissance. « Dans le « bloc central », on en vient à porter les discours, les thèses, les propositions de la droite, voire de l’extrême droite. Mais ce n’est pas ça, le centre ! », tranche Marc Fesneau dans un entretien accordé à la Tribune du dimanche, le 25 mai. Si Laurent Wauquiez appelait la droite « à ne pas se diluer dans le macronisme », les cadres du bloc central semblent craindre l’inverse.
« Il n’y a pas de course à l’échalote avec Les Républicains », continue François Patriat pour défendre l’ancien premier ministre. Malgré la popularité de Bruno Retailleau et le retrait relatif de Gabriel Attal, François Patriat estime que le président du groupe Renaissance à l’Assemblée continue de défendre le macronisme. « Tout ce qui concerne la protection, la lutte contre la criminalité, la lutte contre le narcotrafic, la lutte contre l’entrisme musulman ce ne sont pas des mesures de droite », martèle le sénateur de la Côte d’Or.
« Je comprends bien que Bruno Retailleau veuille exister »
Malgré cela, difficile de ne pas y voir une manière d’exister et de concurrencer le ministre de l’intérieur, très actif depuis son élection à la tête des Républicains. « Je comprends bien que Bruno Retailleau veuille exister », soupire François Patriat. « Retailleau a aujourd’hui une double mission, prendre des mesures dans un contexte difficile. Il a besoin de montrer à ses troupes qu’il est actif », continue le patron des sénateurs macronistes qui demande néanmoins au Vendéen de prendre le temps de la concertation au sein de l’exécutif.