Protéger les tout-petits des écrans: les sénateurs à l’offensive
Entre la télé familiale et le smartphone de papa ou maman, comment protéger les moins de trois ans de l'invasion des écrans ? Le...

Protéger les tout-petits des écrans: les sénateurs à l’offensive

Entre la télé familiale et le smartphone de papa ou maman, comment protéger les moins de trois ans de l'invasion des écrans ? Le...
Public Sénat

Par Véronique MARTINACHE

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Entre la télé familiale et le smartphone de papa ou maman, comment protéger les moins de trois ans de l'invasion des écrans ? Le Sénat a adopté mardi, journée internationale des droits de l'enfant, une proposition de loi qui apporte une première réponse, jugée insuffisamment étayée par le gouvernement.

Le texte vise à imposer la présence "d'un message à caractère sanitaire", avertissant des dangers liés à l'exposition aux écrans pour les enfants de moins de trois ans, sur les emballages "de tous les outils et jeux numériques disposant d'un écran", mais également toutes les publicités concernant ces produits.

Il a reçu le soutien de l'ensemble des groupes du Sénat, y compris LREM, et a été voté par 333 voix contre 2.

Pour son auteure, Catherine Morin-Desailly (centriste), ce texte "traduit les alertes lancées par de nombreux pédiatres, psychiatres, professionnels de santé et de la petite enfance, ainsi que l'Académie des sciences sur les conséquences de l'exposition des jeunes enfants aux écrans pour leur développement".

"S'il est vrai -et les chiffres en témoignent- que le temps passé devant les écrans augmente, il n'y a pas de consensus quant à l'interprétation de leurs résultats", a pour sa part affirmé la secrétaire d'État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos.

Au "principe de précaution" invoqué par Mme Morin-Desailly, Mme Dubos a opposé "le principe de responsabilité" qui fait que "nous ne pouvons nous permettre d'imposer des messages de santé publique précis sur des produits en circulation s'il ne sont pas clairement étayés par des analyses scientifiques".

- "Incompréhension" -

Le Haut conseil de la santé publique a été saisi pour faire "la synthèse des connaissances disponibles" et proposer "des recommandations afin de diffuser une information basée sur des preuves scientifiques", a-t-elle ajouté.

Sur tous les bancs, les sénateurs ont exprimé leur "surprise" et leur "incompréhension" face à la position du gouvernement.

"S'il ne faut pas culpabiliser les parents, il ne faut pas ignorer les risques qui pèsent sur les jeunes enfants", avait déclaré le 18 octobre la ministre de la Santé Agnès Buzyn devant les députés, évoquant des "conséquences sur le développement du cerveau, l'acquisition du langage et le niveau de concentration" ou des problèmes de santé physique comme les "troubles du sommeil et de la vision".

Le psychiatre Serge Tisseron, spécialiste de la question, qui soutient la proposition de loi, explique lui qu'"il n'y a pas et il n'y aura jamais la démonstration de ce qu'on appelle en sciences la +dangerosité+". "En revanche, il y a un faisceau de présomptions qui concordent pour dire qu'une utilisation excessive des écrans présente de grands risques".

"L'idée, c'est de faire changer les esprits", a-t-il déclaré à l'AFP, prévoyant "une levée de boucliers massive des fabricants de produits numériques" qui "craignent que les parents se mettent à réfléchir".

"Les parents qui ont l'intuition qu'il y a un problème ont besoin d'être confortés dans leur certitude face à tous les lobbies, que oui, il y a bien un vrai problème de santé publique pour les petits", renchérit Mme Morin-Desailly.

Dans la même thématique

Protéger les tout-petits des écrans: les sénateurs à l’offensive
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Protéger les tout-petits des écrans: les sénateurs à l’offensive
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le