PS: l’hypothèse d’une candidature Vallaud-Belkacem prend de l’épaisseur
Elle veut "faire vivre" la social-démocratie. A moins de quatre mois d'un congrès où nombre de socialistes espèrent la voir jouer...

PS: l’hypothèse d’une candidature Vallaud-Belkacem prend de l’épaisseur

Elle veut "faire vivre" la social-démocratie. A moins de quatre mois d'un congrès où nombre de socialistes espèrent la voir jouer...
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Par Stéphanie LEROUGE

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Elle veut "faire vivre" la social-démocratie. A moins de quatre mois d'un congrès où nombre de socialistes espèrent la voir jouer le premier rôle, Najat Vallaud-Belkacem sort du silence en appelant ses camarades à prendre acte de la fin d'une "ère".

"Les commentateurs proclament morte (la social-démocratie) ? Je veux la faire vivre", écrit Mme Vallaud-Belkacem, dans une tribune à paraître dans le Nouveau Magazine Littéraire le 18 décembre.

Si les socialistes "embourgeoisés", "endormis", ont "perdu" la bataille des idées, il reste qu'on "a besoin, en France comme ailleurs, d'une autre voie" que celles que proposent le "bloc libéral", la "droite xénophobe, nationaliste, autoritaire" et la "gauche populiste", affirme-t-elle.

La tâche sera certes "difficile", mais l'exemple du Portugal montre "qu'une plateforme des gauches dont les socialistes sont le pivot n'est nullement condamnée par l'histoire", veut croire celle qui a été battue en juin aux élections législatives par un candidat En Marche.

Pour Najat Vallaud-Belkacem, c'est une "ère idéologique et culturelle de près de cinquante ans" qui s'achève.

"On tourne la page de trois générations d'acteurs politiques. Si nous voulons donner une chance à la refondation en profondeur de la social-démocratie (...) ne nous laissons pas enfermer dans le confessionnal beaucoup trop étroit du quinquennat de François Hollande", intime-t-elle.

La publication de ce court texte intervient alors que l'ancienne ministre de l'Education, restée silencieuse depuis la débâcle électorale du PS et sa propre défaite, est poussée par nombre de responsables du PS à prendre la tête du parti.

- 'Ne pas couler au fond de la piscine' -

Au premier rang de ces soutiens, le petit groupe dit des "quadras", avec qui elle a signé plusieurs textes depuis le mois de mai. S'y côtoient le président du groupe PS à l'Assemblée, Olivier Faure, l'ancien ministre de l'Intérieur Mathias Fekl, la maire de Rennes Nathalie Appéré, la présidente de région Carole Delga, le trésorier du PS Jean-François Debat...

Mais l'éventail des supporters de Mme Vallaud-Belkacem est plus large. "Il faut quelqu'un qui ait un impact médiatique qui nous permette de ne pas couler au fond de la piscine", affirme un premier fédéral de poids.

Si certains pensent que Stéphane Le Foll pourrait lui aussi endosser l'habit, d'autres jugent qu'il est par trop marqué par son compagnonnage avec François Hollande. "On doit avoir du renouvellement. Stéphane Le Foll ne l'incarne pas réellement: il incarnait déjà le parti dans les années 2000", souligne un des "quadras".

Toujours très actif en coulisse, François Hollande ne serait pas hostile à son ancienne ministre, selon un de ses amis. "François Hollande a deux poulains, Stéphane Le Foll et Najat Vallaud-Belkacem. Il va tenter Stéphane Le Foll jusqu'au bout, mais si ça ne marche pas, il poussera Najat Vallaud-Belkacem".

La semaine dernière, l'ex-président en a appelé en conclusion d'un colloque à l'Assemblée aux "nouvelles générations". En privé, M. Hollande met en garde contre la division du courant majoritaire du PS, appelant ses représentants à "se rassembler tous sur une ligne", avant de choisir parmi eux le meilleur candidat.

Samedi, quarante premiers fédéraux, dont le coordinateur du PS Rachid Temal et l'adjoint d'Anne Hidalgo Emmanuel Grégoire, ont eux aussi appelé les socialistes à ne pas s'abîmer dans des "guerres d'ego" et à "faire d'abord le choix de la responsabilité et des idées".

Faut-il voir dans le texte publié par Mme Vallaud-Belkacem un pas vers une candidature ? "A ma connaissance elle n'a rien décidé", affirme un de ses proches, François Pirola. "Une grande partie de la réflexion est collective. L'agenda n'est pas le sien, cela bouscule le temps de réflexion qu'elle s'était donné", confie-t-il.

Réuni samedi dernier, le Conseil national du PS a fixé au 29 janvier la date de dépôt des "motions", ces textes d'orientation dont le premier signataire est appelé à prendre la tête du parti. Le vote sur le nom du premier secrétaire aura lieu le 29 mars, et le Congrès les 7 et 8 avril à Aubervilliers. Pour l'heure, le seul candidat déclaré est le député Luc Carvounas.

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