PS: la campagne pour le poste de premier secrétaire s’envenime
A un peu plus d'un mois du premier tour du scrutin, la campagne pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste se tend,...

PS: la campagne pour le poste de premier secrétaire s’envenime

A un peu plus d'un mois du premier tour du scrutin, la campagne pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste se tend,...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

A un peu plus d'un mois du premier tour du scrutin, la campagne pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste se tend, particulièrement entre les trois candidats issus de l'ancienne majorité, Stéphane Le Foll, Olivier Faure et Luc Carvounas.

A l'heure où le PS se dit dans l'opposition à Emmanuel Macron, et aspire à tourner la page du hollandisme, les trois hommes ou leurs entourages ne manquent pas une occasion de s'envoyer à la figure leurs supposées ambiguïtés vis-à-vis du chef de l'Etat, et leur capacité ou non à incarner le renouvellement.

Le député européen Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche du PS, a pris soin pour sa part de rester à l'écart de ces querelles.

Ancien compagnon de route de François Hollande, l'ex porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll s'est rapidement trouvé sous le feu des critiques, d'autant qu'il n'avait pas soutenu Benoît Hamon après sa victoire à la primaire organisée par le PS, et qu'il n'a pas eu à affronter d'adversaire LREM aux législatives. "Il est difficile de demander à des troupes de suivre un général qui n'a pas combattu", raillait début janvier un proche de M. Faure, favori de l'élection.

Celui qui se vante de sa capacité à "percuter" n'a pas tardé à répliquer, s'en prenant tout particulièrement au président des députés PS à l'Assemblée, accusé de vouloir rallier les uns et les autres sans avoir de ligne politique claire.

"J'ai vu que (Pierre Moscovoci) était candidat (aux élections européennes), et qu'il avait apporté son soutien à Olivier Faure. Avec moi il n'y aura pas de distribution de postes avant le congrès !", a-t-il lancé dimanche sur le plateau de France3.

- +Du brutal+ -

"Stéphane Le Foll, c'est de la politique à la Audiard, c'est du brutal, il prête à d'autres des accords d'appareil que je n'ai pas faits. Olivier Faure a ma sympathie parce que je trouve qu'il a le profil le plus ouvert. Mon vote est secret", a répliqué le commissaire européen sur France2 lundi.

Mardi, un des soutiens de M. Le Foll ne s'était pas privé de pointer devant de nombreux journalistes la supposée proximité de M. Faure avec M. Macron et les siens: "(Christophe) Castaner (le délégué général de la République en marche, NDLR), c'est le meilleur ami de Faure. Ce n'est pas par hasard que sa femme est au cabinet de Macron ! (elle l'a quitté début février, NDLR)".

Un argument déjà utilisé par Luc Carvounas, qui a conduit M. Faure à une mise au point sur Facebook, le 4 février. "Au XXIème siècle, en France, il est heureusement possible aux femmes de faire des choix professionnels qui ne dépendent pas des choix politiques de leur conjoint", a-t-il notamment souligné.

Dans cette foire d'empoigne, le député du Val-de-Marne n'est pas en reste. Sur LCP lundi, l'ancien lieutenant de Manuel Valls a décrit ses deux concurrents de la majorité comme les "frères jumeaux du hollandisme", rappelant que M. Le Foll avait été "directeur de cabinet de François Hollande pendant plus de dix ans" quand M. Faure était son "directeur de cabinet adjoint".

Il s'en était aussi pris la semaine dernière à M. Faure, jugeant ambiguë sa position vis-à-vis du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui prétend appartenir encore au PS.

Dernier sujet de discorde en date: l'organisation ou non d'un débat radio ou télédiffusé entre les quatre candidats. Si les proches de MM. Le Foll et Carvounas propagent l'idée que M. Faure y serait réticent, celui-ci a démenti samedi.

"Mais qu’est-ce qui vous permet de parler en mon nom et de prétendre que je ne souhaite pas le débat ? Le congrès mérite mieux que la rumeur. Changez de pratiques. C’est la condition de la #Renaissance", a-t-il tweeté.

Quelque 102.000 militants sont appelés à choisir leur dirigeant les 15 et 29 mars, avant le 78e Congrès du PS prévu les 7 et 8 avril.

Partager cet article

Dans la même thématique

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le

3min

Politique

Municipales : le front « anti-LFI » désormais plus fort que le front « anti-RN »

59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.

Le

PS: la campagne pour le poste de premier secrétaire s’envenime
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le