François Hollande consulte beaucoup dans son bureau de la rue de Rivoli et s’exprime contre la politique de son successeur d’Emmanuel Macron. Certains le soupçonnent d’agir en coulisse en vue du congrès refondateur du PS de 2018. Des signes d’activité qui ne sont pas du goût de tout le monde au sein du PS, et plus particulièrement de la nouvelle génération à l’Assemblée nationale qui chercher à s’affirmer.
Ce vendredi, dans Parlement Hebdo, Olivier Faure, le patron des députés socialistes, en a remis une couche, voyant d’un mauvais œil les manœuvres de l’ancien président pour garder la main sur le parti :
« Le meilleur service que François Hollande puisse rendre aujourd’hui aux socialistes, c’est de ne pas chercher à prendre la main, mais de laisser cette génération qui vient la prendre complètement, et de l’accompagner, plutôt que de la diriger », conseille le député de Seine-et-Marne, appuyé par d’autres députés comme Delphine Batho ou Boris Vallaud.
« Il faut que cette jeunesse s’empare du parti »
L’ancien conseiller spécial de Jean-Marc Ayrault milite pour un « débat qui donne le sentiment que rien n’est préempté ». Si son nom circule parmi les premiers secrétaires potentiels – ce qu’il n’envisage pas, nous annonce-t-il ce matin – il multiplie en tout cas les rappels à l’ordre depuis une semaine. « Ce n’est pas à François Hollande de décider qui sera le prochain patron du PS », a-t-il s’est-il exclamé le 26 octobre dans « Questions d’infos » sur LCP.
La jeune génération a reçu le soutien de Pierre Moscovi, premier des ministres de l’Économie de François Hollande, et commissaire européen sortant de sa réserve. « Il est temps pour le parti socialiste qu'il soit animé par des gens jeunes […] Il faut que cette jeunesse s’empare du parti », encourage celui qui fut directeur de campagne de François Hollande en 2012. Et de citer Olivier Faure, Boris Vallaud, Matthias Fekl, Najat Vallaud-Belkacem, Johanna Rolland, Nathalie Appéré ou encore Luc Carvounas
PS : Pierre Moscovi appelle Hollande à « trouver son rôle » et laisser la place aux jeunes
Quant à l’ancien président de la République, il doit « trouver son rôle », « cette voix impartiale, cette voix d'intérêt général, cette voix forte sur les questions internationales, européennes », insiste le commissaire européen. Sous-entendu : ne pas se mêler de la vie interne au parti.