Ce vendredi, Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des finances du Sénat, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Hier soir, le budget pour l’année 2025 a été présenté par le gouvernement. Le sénateur est revenu sur les mesures du projet de loi de finances destinées à faire des économies et a assuré que Gabriel Attal et Gérald Darmanin « auraient avantage à se taire », en évoquant leur opposition à l’augmentation des impôts.
PSQ : un dispositif «pas à la hauteur des ambitions», pour Rachid Temal
Par Héléna Berkaoui
Publié le
Invité de Territoires d’Infos, le sénateur socialiste du Val-d’Oise porte un regard critique sur le déploiement de la police de sécurité du quotidien (PSQ) annoncé par le ministre de l’Intérieur. Même si le gouvernement s’en défend, cette nouvelle police ressemble à plusieurs égards à la police de proximité instaurée par Lionel Jospin en 1998. Destinée à gonfler les effectifs dans les quartiers prioritaires, la police de sécurité du quotidien revendique un « nouvel état d’esprit » et une plus grande proximité avec les habitants (lire notre article).
Rachid Temal déplore la faiblesse numérique de ce dispositif, « dans le Val d’Oise » sur « 185 communes » seules « 2 villes » sont concernées, d’après lui. « Aujourd’hui, il y a des manques d’effectifs de police », constate le sénateur socialiste qui craint que la PSQ ne soit qu’un pansement sur une plaie béante. Une position compliquée, puisque comme il le dit « on ne peut être que pour sur le principe » mais la question des moyens alloués se pose. Lors du vote du budget pour 2018, Philippe Dominati (LR) dénonçait le fait que « la police de sécurité quotidienne ne s’accompagne d’aucun volet budgétaire » (lire notre article).
« Ça ne me paraît pas à la hauteur des ambitions », tranche Rachid Temal. Perplexe, il évoque également la question du « plan social massif des fonctionnaires » en s’interrogeant sur les secteurs où les fonctionnaires seraient « retirés ». Pour lui, la position du gouvernement est paradoxale sinon contradictoire : « on va baisser massivement le nombre de fonctionnaires mais on va faire de la police de proximité », s’étonne-t-il. Et de prédire, que le gouvernement se heurtera au « mur des réalités ».
L’autre péril, selon le sénateur socialiste, est la privatisation de certaines missions des forces de l’ordre. « Quand le ministre de l’Intérieur explique que dorénavant certaines missions des forces de police seront transférées à des entreprises privées, ça interroge. »