Publicité dans les boîtes aux lettres : le Sénat rejette l’expérimentation du dispositif « oui pub »

Publicité dans les boîtes aux lettres : le Sénat rejette l’expérimentation du dispositif « oui pub »

Le dispositif « oui pub », une marque sur les boîtes aux lettres pour accepter la publicité, que souhaite expérimenter le gouvernement a donné lieu à un échange animé dans l’hémicycle lors de l’examen du projet de loi « Climat et Résilience ». Si la gauche du Sénat souhaitait sa mise en place sans passer par l’expérimentation, la majorité sénatoriale l’a supprimé, préférant aller au bout de l’expérimentation « stop pub », prévu par la loi anti gaspillage.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« On ne laisse pas se déployer un dispositif voté dans le cadre de la loi Ajec (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui s’appelle stop pub », a fait valoir la rapporteure LR du projet de loi, Marta de Cidrac, estimant que le dispositif proposé par le gouvernement allait « embrouiller l’esprit de nos concitoyens ».

En effet, le Sénat a réécrit l’article 9 du projet de loi « Climat et Résilience » qui prévoit une expérimentation, dans des collectivités locales volontaires et pour une durée de trois ans, du « oui pub », c’est-à-dire l’interdiction de la distribution à domicile d’imprimés non adressés lorsque l’autorisation de les recevoir n’est pas expressément affichée sur la boîte aux une décision lettres.

En lieu et place, la Haute assemblée préfère évaluer le durcissement des sanctions pour non-respect du dispositif stop pub, prévu par la loi anti gaspillage.

Une mesure qui peut paraître anecdotique dans un projet de loi aussi vaste, mais qui a pourtant donné lieu à de longues explications de vote et à un coup de gueule de la présidente LR des affaires économiques, Sophie Primas. « On fait des lois et 12 mois après on fait le contraire […] dans un même quinquennat. Moi, ça me pose un problème sur la crédibilité de ce que l’on fait ici dans les assemblées. Ça me pose un problème vraiment démocratique […] On a mis une expérimentation sur le stop pub, allons au bout. Mesurons le résultat de l’expérimentation et après prenons une décision. On met des expérimentations et 6 mois après on les met en dur. Ce n’est pas ça une expérimentation. L’expérimentation, ce n’est pas de forcer le Parlement à faire des choses qu’il n’a pas envie de faire », s’est-elle agacée.

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili a réfuté ces arguments. « On ne remplace pas une expérimentation par une autre. Le stop pub est déjà un dispositif obligatoire […] Là, on avance sur un autre dispositif qui est demandé par un certain nombre de collectivités », a-t-elle souligné.

De l’autre côté de l’hémicycle, les groupes CRCE et écologistes, ont tenté, en vain, de généraliser l’expérimentation du oui pub sans passer par une expérimentation. Le sénateur, écologiste, Ronan Dantec a rappelé « qu’à l’échelle mondiale, nous n’avons plus les capacités de production suffisantes à l’ensemble de la demande de bois et de papier […] Il va falloir commencer à se poser la question de savoir où sont les utilisations de matières inutiles. La pub, dans les boîtes aux lettres, qui n’est pas lue, et bien c’est inutile ».

Un peu plus tôt, Marta de Cidrac avait considéré qu’il pouvait être stigmatisant de coller la mention « oui pub » sur sa boîte aux lettres. « On envoie le message qu’on est preneur de la publicité alors que la tendance actuelle est plutôt de vouloir alléger la publicité ».

Une remarque dont s’est inspiré Ronan Dantec. « Je crois que là, le Sénat a un coup de retard et c’est Marta de Cidrac qui l’a le mieux expliqué. Oui, il est temps d’avancer sur le oui pub ».

 

 

 

Dans la même thématique

Publicité dans les boîtes aux lettres : le Sénat rejette l’expérimentation du dispositif « oui pub »
5min

Politique

Budget : « C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont trinquer », selon le député PS Arthur Delaporte

Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».

Le

Publicité dans les boîtes aux lettres : le Sénat rejette l’expérimentation du dispositif « oui pub »
8min

Politique

Budget : « 2024 est une année noire pour les finances publiques », alerte Pierre Moscovici

Auditionné par le Sénat, le président du Haut conseil des finances publiques affirme que les hausses d’impôts prévues dans le budget 2025 ne sont pas de 20 milliards d’euros, comme le dit gouvernement, mais « de 30 milliards d’euros ». Un effort indispensable, insiste Pierre Moscovici : « Le poids de la dette permet-il encore d’agir ? Non. Quand vous avez ce niveau de dette, walou ! »

Le

Publicité dans les boîtes aux lettres : le Sénat rejette l’expérimentation du dispositif « oui pub »
4min

Politique

Propos de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin sur le budget : « Certains auraient avantage à se taire ! », tacle Claude Raynal

Ce vendredi, Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des finances du Sénat, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Hier soir, le budget pour l’année 2025 a été présenté par le gouvernement. Le sénateur est revenu sur les mesures du projet de loi de finances destinées à faire des économies et a assuré que Gabriel Attal et Gérald Darmanin « auraient avantage à se taire », en évoquant leur opposition à l’augmentation des impôts.

Le