Suivis et largement commentés dans l’espace médiatique, les sondages se multiplient à chaque campagne présidentielle. Lors de l’élection présidentielle de 2017, la Commission des sondages a estimé à 560 les sondages électoraux réalisés au cours de celle-ci. Un record puisque leur nombre s’élevait à 409, 293, 193 et 157 lors des élections de 2012, 2007, 2002 et 1995, indique le site vie publique.fr.
Les instituts de sondages peuvent publier, diffuser ou commenter leur étude jusqu’à la veille du scrutin. En effet, la veille et le jour de chaque tour de scrutin, ces derniers ne peuvent plus fournir d’indicateurs, cette obligation démarre le samedi précédant le scrutin à minuit et prend fin à la fermeture du dernier bureau de vote, à 20 heures le dimanche.
Un trio de tête dans la majorité des sondages : avec Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon
Dans les derniers sondages, un trio de tête émerge largement à deux jours du premier tour : il s’agit du président sortant Emmanuel Macron, suivi de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen et du candidat Insoumis, Jean-Luc Mélenchon. Dans son dernier sondage actualisé ce vendredi 8 avril à 12h pour le journal les Echos, OpinionWay place respectivement ces derniers à 26 %, 22 % et 17 %. Une étude réalisée auprès d’un échantillon de 2041 personnes inscrites sur les listes électorales, issu d’un panel de 2142 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par questionnaire en ligne du 5 au 8 avril 2022.
Des chiffres qui se rapprochent de ceux de l’IFOP dont le dernier sondage a été actualisé à 18h jeudi 7 avril. L’institut estime Emmanuel Macron à 26,5 %, Marine Le Pen à 24 % et Jean-Luc Mélenchon à 17,5 %. Un sondage réalisé selon la méthode « rolling », une enquête barométrique en continu réalisée sur le principe d’un cumul de vagues d’enquêtes quotidiennes.
Tout comme le CEVIPOF qui a mené une étude sur 13 269 répondants âgés de 18 ans et plus, inscrits sur les listes électorales et interrogés du 21 au 24 mars 2022 : le résultat de l’étude montre que les intentions de vote de ce panel placent le président sortant à 26,5 %, la candidate du Rassemblement National à 21,5 % et l’Insoumis à 16 % ; tandis qu’Éric Zemmour atteint les 10 %, suivi de la candidate du parti Les Républicains Valérie Pécresse à 8,5 % et l’écologiste Yannick Jadot à 6 %. La candidate socialiste Anne Hidalgo ne décolle pas et stagne à 2 %, derrière le communiste Fabien Roussel et le candidat du mouvement Résistons !, Jean Lassalle.
Une indécision importante à deux jours du scrutin
Ce dernier institut a également travaillé sur l’indécision qui entoure les intentions de vote des sondés. Il démontre que celle-ci reste encore très haute à quelques jours du scrutin, ce qui peut bousculer les études menées : au sein de leur enquête, parmi la base d’inscrits certains d’aller voter, 32 % se déclarent encore indécis sur leur vote définitif et seuls 68 % considèrent que leur vote ne changera pas.
Parmi les électeurs indécis, une majorité de potentiels votants de gauche, dont des électeurs du candidat communiste Fabien Roussel où 50 % déclarent que leur vote peut encore changer, tout comme chez l’écologiste Yannick Jadot, où ce pourcentage atteint les 58 %.
A l’inverse, les électeurs sûrs de leur choix se situent à l’extrême droite, avec un taux de 78 % pour Marine Le Pen et 75 % pour Éric Zemmour et une incertitude en dessous des 30 %.
Une abstention qui pourrait être record
Toutefois, la plupart des sondages mettent aussi en exergue une abstention qui pourrait s’avérer record dès le premier tour de la présidentielle. Dans une étude Ipsos parue à la mi-mars, l’institut montre comment l’abstention pourrait atteindre les 30 % dès le premier tour, dépassant les 28,4 % enregistrés le 21 avril 2002. Pour ce faire, Ipsos a interrogé près de 2000 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Les principales raisons évoquées par les sondés à propos de cette non-participation, étant l’absence de nouveauté et de suspens mais aussi une offre électorale insatisfaisante.
L’institut s’est également projeté dans les seconds tours les plus probables afin d’évaluer quelle serait la part de l’abstention. Parmi les sondés, dans le cas d’un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, 53 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, 59 % des électeurs de Fabien Roussel, 35 % des électeurs de Yannick Jadot, 29 % des électeurs de Valérie Pécresse et 23 % des électeurs d’Éric Zemmour n’expriment pas d’intentions de vote. Dans l’hypothèse d’une qualification de Jean-Luc Mélenchon, les deux tiers des électeurs d’Éric Zemmour, 56 % de ceux de Marine Le Pen, 40 % de ceux de Valérie Pécresse, 21 % des électeurs de Fabien Roussel et 20 % des électeurs de Yannick Jadot préféreraient pour l’instant s’abstenir ou voter blanc ou nul.