Quand Jack Ralite évoquait ses années au Sénat

Quand Jack Ralite évoquait ses années au Sénat

L’ancien ministre de la Santé, qui fut aussi maire d’Aubervilliers et sénateur du groupe communiste, s’est éteint dimanche à l’âge de 89 ans. Dans un portrait et une interview réalisés en 2011, Public Sénat a retracé ses interventions marquantes à la tribune.
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« Homme de culture, maire bâtisseur, ministre innovant de la Santé, il fut une voix marquante de notre groupe et du Sénat », a réagi dimanche le groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) au décès de Jack Ralite. Hospitalisé il y a deux semaines, l’ancien maire d’Aubervilliers (1984-2003) s’est éteint dimanche à l’âge de 89 ans.

Il fut l'un des quatre ministres communistes du gouvernement de Pierre Mauroy de 1981 à 1984, d’abord ministre de la Santé (1981-1983) puis ministre délégué chargé de l'Emploi (1983-1984).

Député de Seine-Saint-Denis de 1973 à 1981, Jack Ralite fut aussi conseiller régional d’Île-de-France de 1986 à 1992 puis sénateur de Seine-Saint-Denis de 1995 à 2011.

« Dans ce pays, on se sait plus parler du travail »

À l’occasion de son départ de la Haute assemblée, Public Sénat l’avait rencontré et était revenu ces seize années passées au palais du Luxembourg. « C’est une assemblée intéressante […] Je me suis aperçu qu’on allait plus en profondeur », nous racontait-il, avant d’être confronté aux archives de ses interventions marquantes.

Plan Juppé de 1995, émeutes dans les banlieues de 2005, débat sur la réforme des retraites de 2010 : l’ancien sénateur a réagi avec émotion à ses discours à la tribune. « Dans ce pays, on ne sait plus parler du travail, c’est le travail qui est malade », déclarait-il aux côtés de Robert Badinter, accusant le gouvernement de l’époque de « brader » et « détruire » les ordonnances de 1982.

L’annonce de son décès a soulevé une vive émotion dans le groupe CRCE, à l’image de Pierre Laurent, le secrétaire national du parti communiste français. « Terriblement peiné », il a salué un « homme qui nous élevait par sa culture ». La présidente du groupe, Éliane Assassi a regretté le départ d’un « grand et beau monsieur ». « L’écouter ou le lire permettait à chacune et à chacun de progresser », s’est remémoré Laurence Cohen.

« Interventions marquées par une grande culture »

Au-delà des bancs les plus à gauche du Sénat, d’autres sénateurs ont fait part leur émotion. « Je me souviens d’interventions marquées par une grande culture et de conversations où se mêlaient l’Histoire et l’humain », a rendu hommage Roger Karoutchi (LR).

« Une voix singulière et forte : grand et noble défenseur de la culture, parmi les plus écoutés et aimés, élu de banlieue à Aubervilliers, homme de gauche aux convictions fortes mais ouvert aux autres, plein d’humanité », salué le centriste Vincent Capo-Canellas, lui aussi sénateur de Seine-Saint-Denis.

« Il mérite tout notre respect »

À l’Élysée, Emmanuel Macron a salué quant à lui une « vie d’engagement dévouée au bien public ». « Avec Jack Ralite s'éteint une grande voix qui portait loin et qui emportait bien au-delà de sa famille politique. Homme d'unité et de rassemblement, il avait fait de la culture un projet pour la France. Il mérite tout notre respect », a souligné François Hollande.

Spécialiste des questions culturelles au PCF, Jack Ralite a été membre du comité central, puis national de 1979 à 2000. Il était l'un des chefs de file des « refondateurs », partisans d'une profonde mutation du PCF.

Passionné de théâtre, il a été administrateur du Théâtre national de la colline. Il a été également administrateur de l'établissement public de la Cité de la Musique (1996-2006).

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