Le Général de Gaulle aurait-il pu imaginer que, 80 ans après, les héritiers d’un parti auquel il s’est toujours opposé mettraient un point d’honneur à commémorer son célèbre appel à la résistance ? C’est pourtant ce qu’ont fait Marine Le Pen, Jordan Bardella ou encore Gilbert Collard, en inondant les réseaux sociaux d’hommages à la vision « planificatrice et souverainiste » du père de la Ve République. Mais entre stratégie politique et célébration nationale, le RN a-t-il réellement « compris » les mots du Général ? Hashtag a mené l’enquête.
Quand le RN réécrit le « gaullisme » sur les réseaux sociaux
Le Général de Gaulle aurait-il pu imaginer que, 80 ans après, les héritiers d’un parti auquel il s’est toujours opposé mettraient un point d’honneur à commémorer son célèbre appel à la résistance ? C’est pourtant ce qu’ont fait Marine Le Pen, Jordan Bardella ou encore Gilbert Collard, en inondant les réseaux sociaux d’hommages à la vision « planificatrice et souverainiste » du père de la Ve République. Mais entre stratégie politique et célébration nationale, le RN a-t-il réellement « compris » les mots du Général ? Hashtag a mené l’enquête.
Par Arthur Bamas
Temps de lecture :
2 min
Publié le
Une définition étriquée du Général
En quoi les hommages du RN se distingue-t-il parmi tous ceux adressés à cette figure désormais « si consensuelle » ? Pour l’historien Éric Roussel, cette distinction se fait par la sélection mémorielle opérée par le parti d’extrême-droite : en ne mentionnant que la dimension « souverainiste » de l’héritage de De Gaulle, les membres du RN occultent une très grande partie de tout ce qui constitue le gaullisme. Cette stratégie, employée à maintes reprises envers de nombreuses figures historiques, leur permet de déformer un héritage pour mieux s’en revendiquer.
« On se réclamera de moi »
Cependant, les politiques actuels sont-ils seuls responsables de cette récupération ? Pas si sûr. En effet, selon Christophe de Voogd, historien et spécialiste de rhétorique politique, le Général a « lui-même une part de responsabilité ». En assumant pleinement que le gaullisme est un concept relativement vaste et flou, de Gaulle anticipait toutes ces récupérations approximatives, et y voyait même un moyen de cultiver son propre héritage.
Construire la nouvelle génération du RN
Ces commémorations opportunistes sont-elles donc si anodines ? Pas vraiment répond Christophe de Voogd. À ses yeux, elles sont le symptôme de l’émergence d’une nouvelle génération au sein du Rassemblement National qui, en se revendiquant du gaullisme, construit progressivement sa propre « dédiabolisation ». Cette altération de la mémoire employée par des politiques de tous bords tels qu’Emmanuel Macron lui-même, permettrait ainsi « d’exploiter la légende du Général pour écrire la sienne ».
Au plein cœur du débat budgétaire, une information quelque peu décalée avec l’actualité est sortie dans le journal Le Monde. Le député RN, Jean-Philippe Tanguy prépare une proposition de loi visant à permettre aux prostitué(e) s d’exercer leur activité sous forme de coopérative dans des « maisons closes ». L’ancienne ministre des droits des femmes, qui a porté la loi de 2016 sur la pénalisation des clients, Laurence Rossignol dénonce la volonté du RN de « vouloir légaliser l’achat de services sexuels ».
A une centaine de jours des élections municipales, l’Assemblée nationale a finalement adopté en seconde lecture la proposition de loi visant à créer un statut de l’élu local, au terme d’un chemin semé d’embuches.
Le gouvernement tentera de faire adopter le budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale ce mardi 9 décembre. Le vote s’annonce serré, même si Sébastien Lecornu devrait pouvoir compter sur les voix des députés socialistes, à qui Olivier Faure a demandé d’approuver le PLFSS. « On est capable d’avoir un PS qui se détache de la gauche radicale et de LFI », salue Clément Beaune, haut-commissaire à la stratégie et au plan.
Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.