« Soit dit en vous offensant : le candidat ouvrier qui fait éclater la bulle de l’élite politique française », publié ce jeudi dans le New York Times, présente le candidat du NPA, Philippe Poutou, en « héros du peuple ». Il serait « celui qui dit la vérité brute, ce que pensent beaucoup de Françaises et de Français : la corruption de la classe politique, engoncée dans ses privilèges, est manifeste. » Le New York Times regrette par ailleurs que « les scandales de corruption (...) soient généralement tabous et dissimulés derrière l’extérieur propre sur soi des débats. »
« Une attaque nucléaire contre Marine Le Pen »
Lorsque le candidat du NPA a déclaré « nous, quand on est convoqué par la police, nous n’avons pas d’immunité ouvrière, on y va », faisant référence au refus de Marine Le Pen de se présenter à la convocation devant les juges, le quotidien new-yorkais salue « une attaque nucléaire » contre Marine Le Pen. La candidate du Front national a, en effet, fait sien dans ses meetings le slogan « au nom du peuple », rappelle le New York Times.
« Il n’a fallu qu’une minute à Philippe Poutou (...) pour crever la bulle des gros candidats, qui se protègent mutuellement » a conclu le quotidien, félicitant le candidat qui a réussi à « faire taire Marine Le Pen » et à « décrocher un sourire crispé à François Fillon, qui a menacé, en bougonnant dans sa barbe, de lui intenter un procès. » Par ailleurs, le refus du candidat du NPA d’utiliser les prénoms de ses concurrents, parlant de « Le Pen » et de « Fillon », a retenu l’attention du New York Times.
Les médias français pointés du doigt
Le quotidien a raillé « les présentateurs, au look impeccable », qui ont répondu à Philippe Poutou avec « des sourires figés et condescendants », ainsi que les éditorialistes qui ont fait la morale au candidat après le débat, « en pleurnichant ».
L’intervention d’Anna Cabana sur BFMTV ce mercredi, qui a jugé que « Philippe Poutou s'était conduit de manière irrespectueuse », jugeant qu’ « il y a un irrespect dans sa posture de bout en bout, et une forme d'indignité par rapport à la solennité d'un débat présidentiel » a attiré les foudres du New York Times. Cette intervention montre, pour le quotidien new-yorkais, le décalage entre la réaction des médias traditionnels français et les réactions sur les réseaux sociaux.
Interrogé par le New York Times, Philippe Poutou a déclaré avoir dit, lors du débat, « ce que les gens pensent », déplorant que « ces choses-là ne [soient] jamais dites frontalement aux hommes politiques. »
« Disrespect Intended: Mechanic-Candidate Bursts French Political Elite’s Bubble » (« Soit dit en vous offensant : le candidat ouvrier qui fait éclater la bulle de l’élite politique française ») est paru le 6 avril 2017 dans le New York Times.