Dans la campagne qui oppose Bruno Retailleau à Laurent Wauquiez, l’une des clefs du scrutin passe par le nombre de cartes d’adhérents. Chaque camp mobilise ses sympathisants, ses militants, pour « faire des cartes ». Autrement dit, les inciter à prendre, ou reprendre, leur carte chez les LR d’ici la date limite du 17 avril. Car seuls les adhérents peuvent voter les 17 et 18 mai, jours du scrutin.
« J’ai reçu ma nouvelle carte, puis deux jours après, une deuxième… Et une troisième une semaine après ! »
A ce petit jeu, la sénatrice LR Christine Bonfanti-Dossat confie à publicsenat.fr avoir gagné… trois fois. « J’ai reçu ma nouvelle carte, puis deux jours après, j’ai reçu une deuxième carte… Et une troisième une semaine après ! Les trois à mon nom. Il y avait deux cartes identiques, avec le même numéro, et une autre différente. Il n’y a pourtant qu’une Christine Bonfanti-Dossat. C’est bizarre. Je pourrai voter pour l’un et pour l’autre », plaisante celle qui n’a « pris partie ni pour l’un, ni pour l’autre. Ce sont des amis de cœur tous les deux », dit avec une certaine bonhomie la secrétaire départementale LR du Lot-et-Garonne.
La sénatrice a évidemment « signalé l’erreur au siège. J’ai fait la photo de mes cartes, recto verso, et je leur ai envoyé. Je n’ai pas eu d’explication, si ce n’est qu’ils étaient vraiment désolés », raconte Christine Bonfanti-Dossat. Qu’on se rassure, la sénatrice du Lot-et-Garonne n’a gardé qu’une carte, mais « quelqu’un de malhonnête pourrait voter deux fois », raille Christine Bonfanti-Dossat, qui assure ne pas avoir entendu parler d’autres erreurs de ce type. Tant que les chiens ne peuvent voter, tout va bien.
Pas de risque de « faire voter son chien »
L’histoire est néanmoins symptomatique de l’état du parti. « La désorganisation est palpable », reconnaît la sénatrice LR, « dans cette une période intermédiaire, entre l’après Ciotti, et en attendant un nouveau président ». Elle rappelle qu’« Eric Ciotti est parti avec tous les fichiers. Donc ceux qui restent là ont pour mission de récupérer tout ça. Il y a des doublons. Dès que nous aurons notre président, les choses se passeront beaucoup mieux ».
Mais la sénatrice ne veut pas donner plus d’importance à cette triple carte. « Ce n’est pas grave du tout », assure Christine Bonfanti-Dossat. « Les cartes avec un même numéro ne pourraient pas voter deux fois », ajoute l’élue, « ni même faire voter son chien », comme on l’a reproché à Valérie Pécresse, sourit la sénatrice LR, qui garde son sens de l’humour. Autrement dit, il n’y a « pas du tout » d’impact sur le vote. « Il n’y a pas la volonté, dans aucun cas, de faire ce genre de manipulation. En tant que secrétaire départementale, j’y veille, avec mon président », insiste la sénatrice du Lot-et-Garonne, qui conclut : « C’est une petite anecdote insolite, ça m’a amusé. In fine, les choses sont rétablies ». (W) ouf.