Le député LFI Adrien Quatennens a appelé à "entendre la colère des policiers" qui manifestent mercredi pour la première fois depuis 18 ans, mais ajouté qu'il ne fallait "pas s'interdire de dénoncer les dysfonctionnements" au sein de la police.
"Il faut entendre la colère des policiers, elle est réelle dans ce pays", a déclaré sur francinfo le député Insoumis du Nord. A l'appel d'une large intersyndicale, les policiers vont battre le pavé mercredi à Paris pour une "marche de la colère" sur fond de malaise de l'institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites.
"Il faut entendre leur souffrance mais, de la même manière, ne pas s'interdire de dénoncer les dysfonctionnements qu'il peut y avoir au sein de la police", a ajouté M. Quatennens.
Le député a égrené les causes de la colère policière: "conditions de travail qui se sont dégradées", "millions d'heures supplémentaires qui ne leur sont toujours pas payées", "vague impressionnante de suicides".
La relation entre La France insoumise et la police n'est pas au beau fixe. Jeudi, une centaine de policiers ont manifesté devant le siège du parti après la diffusion d'une vidéo dans laquelle Jean-Luc Mélenchon qualifiait les forces de l'ordre de "barbares".
"A chaque fois que nous mettons en cause y compris la doctrine de maintien de l'ordre, il faut que les policiers de ce pays entendent que ce ne sont pas eux qui sont visés", a souhaité préciser M. Quatennens. "Nous, politiquement, nous mettons en cause les donneurs d'ordre et le premier d'entre eux, Christophe Castaner", ministre de l'Intérieur.
Il est "absolument irrationnel" de penser qu'il y aurait une "haine anti-flics" au sein de La France insoumise, a assuré le député. Il a cependant dénoncé une "doctrine de maintien de l'ordre" qui "crée le fait que des citoyens finissent par basculer dans la violence".