Quatre candidats En Marche pour le « perchoir » de l’Assemblée nationale
Trois députés venus de la gauche et un du centre, et peut-être in fine la première femme présidente de l'Assemblée nationale: Brigitte...

Quatre candidats En Marche pour le « perchoir » de l’Assemblée nationale

Trois députés venus de la gauche et un du centre, et peut-être in fine la première femme présidente de l'Assemblée nationale: Brigitte...
Public Sénat

Par Isabelle CORTES

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Trois députés venus de la gauche et un du centre, et peut-être in fine la première femme présidente de l'Assemblée nationale: Brigitte Bourguignon et Sophie Errante, deux ex-socialistes "marcheuses", ainsi que l'ex-UDI Philippe Folliot, sont dans la course mardi avec l'ex-écologiste François de Rugy pour le "perchoir".

Avant le verdict dans l'après-midi, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, réélu député de l'Essonne sans l'étiquette PS et dont le positionnement était incertain à l'égard de la majorité d'Emmanuel Macron, a annoncé avec fracas qu'il quittait le parti et s'apparenterait au groupe du parti présidentiel.

"Une partie de ma vie politique s'achève. Je quitte le Parti socialiste, ou le Parti socialiste me quitte", a-t-il déclaré à RTL.

C'est à 15 heures que la XVe législature de la Ve République sera déclarée ouverte et que la nouvelle Assemblée se réunira sous la présidence de son doyen, Bernard Brochand (LR), 79 ans, assisté des six plus jeunes députés, dont Ludovic Pajot (FN), 23 ans, le benjamin.

Pour cette séance inaugurale, les députés seront installés par ordre alphabétique.

Sophie Errante, élue à l'époque sous l'étiquette Socialiste, radical, citoyen et divers gauche, à l'Assemblée nationale le  juillet 2014
Sophie Errante, élue à l'époque sous l'étiquette Socialiste, radical, citoyen et divers gauche, à l'Assemblée nationale le juillet 2014
AFP/Archives

Lors de ce scrutin à bulletins secrets, où chaque député viendra voter à la tribune, l'élection du candidat désigné par les députés de la République en marche (REM) est acquise, puisque ce groupe détient la majorité absolue.

L'essentiel se joue donc dans la matinée, à huis clos, lors d'une réunion des 308 députés REM.

"Il n'y a pas eu de décision de dire +ce poste est réservé à une femme+", a assuré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, qui évoquait il y a une semaine la quête d'une personnalité "avec une expérience politique" sans être "forcément un vieux routard", et tournée "vers l'international".

Un soutien d'Emmanuel Macron avançait mardi dernier que "pour des raisons d'équilibre, pour la présidence de l'Assemblée, il faudrait quelqu'un qui vienne de la gauche, car le Premier ministre vient de la droite".

Parti le premier en campagne, François de Rugy, 43 ans, ex-candidat à la primaire PS élargie et député de Loire-Atlantique depuis 2007, met en avant son expérience d'ancien coprésident des élus écologistes et vice-président de l'Assemblée. Il promet une Assemblée "plus démocratique, plus efficace et plus moderne".

Ses deux concurrentes se sont déclarées vendredi, et Philippe Folliot mardi matin.

La députée Brigitte Bourguignon le 15 mars 2016 à l'Assemblée nationale
La députée Brigitte Bourguignon le 15 mars 2016 à l'Assemblée nationale
AFP/Archives

Brigitte Bourguignon, 58 ans, élue du Pas-de-Calais depuis 2012 et ancienne adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier, verrait d'un bon oeil la victoire d'une femme, surtout dans "cette Assemblée féminisée".

Venue d'un département où "quatre députés FN ont été élus", elle souhaite oeuvrer à "la vulgarisation" des travaux parlementaires.

Entamant aussi un deuxième mandat, Sophie Errante, élue de Loire-Atlantique de 45 ans, veut travailler à "la réconciliation de l'Assemblée avec ses concitoyens".

L'élu du Tarn Philippe Folliot, qui entame un quatrième mandat, s'est ajouté dans la course mardi matin en réunion du groupe REM.

Hors majorité, le LR Jean-Charles Taugourdeau est également candidat, selon une source proche du groupe de droite. En théorie, tout député peut se porter candidat jusque dans l'hémicycle.

- 7 ou 8 groupes, un record -

C'est aussi mardi, en fin d'après-midi, que prendra fin le suspense sur le nombre et la composition des groupes politiques: sept groupes, voire huit, contre six au démarrage de la précédente législature. Un record sera battu sous la Vème République, le maximum ayant été six jusqu'alors.

Outre REM, MoDem, LR, PS, LFI, PCF, et le groupe des "LR constructifs-UDI-indépendants", il y aura peut-être un groupe comportant la présidente du PRG Sylvia Pinel, des ultramarins, etc.

Au menu du reste de la semaine, la répartition des postes à la questure, les vice-présidences, ou huit présidences de commissions attisent les convoitises.

Le Premier ministre Edouard Philippe fera mardi prochain 4 juillet sa déclaration de politique générale, suivie d'un vote de confiance qui aura valeur de test sur l'ampleur du soutien à l'exécutif, et pourrait révéler des divergences dans certains groupes. Manuel Valls a indiqué qu'il voterait la confiance.

Le président Emmanuel Macron pourrait précéder le chef du gouvernement, avec une intervention dès lundi devant l'Assemblée et le Sénat réunis en Congrès au château de Versailles. "Il faut" qu'il "s'exprime assez vite", selon M. Castaner.

Dans la même thématique

Quatre candidats En Marche pour le « perchoir » de l’Assemblée nationale
4min

Politique

Dès 2026, Stéphane Séjourné veut « introduire des clauses d’achats européens » dans les marchés publics européens

Au moment où, de nouveau, Donald Trump menace d’augmenter les droits de douane de 50% pour les pays de l’Union européenne, Stéphane Séjourné revient sur la stratégie à adopter : renforcement du marché intérieur, Buy European Act, réciprocité, et nouvelles ressources propres… Pour lui, l’Europe doit être le premier marché des Européens.  Il détaille son ambition dans l’émission Ici L’Europe, présentée par Caroline de Camaret.

Le

BRUNO RETAILLEAU LE HAVRE
10min

Politique

Retailleau, Philippe, Attal : en 2027, y aura-t-il « que des cadavres à la fin » ?

Entre Bruno Retailleau, nouvel homme fort de la droite, Edouard Philippe, déjà candidat pour 2027, Gabriel Attal, qui rêve de l’être, Gérald Darmanin et les autres, la division menace le socle commun pour la présidentielle. La machine à perdre est-elle en marche ? A moins que certains rapprochements s’opèrent, à l’approche du scrutin…

Le

Taxi Blockades in Marseille
6min

Politique

Colère des taxis : la réforme du transport sanitaire, une piste d’économies inflammable

Vent debout contre le projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie, les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus, samedi, au ministère des Transports pour une réunion avec François Bayrou. Mais l’exécutif a d’ores et déjà indiqué qu’il ne fera pas « machine arrière », soutenant son objectif de baisse des dépenses présenté lors de l’examen budget de la Sécurité sociale. Au Sénat, les élus mettent en balance les impératifs de santé et d'économie.

Le