Politique
Le fondateur de la France Insoumise a consacré une note de blog le 14 août à la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine et aux négociations de paix en Ukraine où il charge l’OTAN et à l’Union européenne.
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Par Alice Bardo
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Accompagné de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet, Emmanuel Macron s’est rendu ce mardi à l’École nationale d’administration pénitentiaire d’Agen pour rencontrer les équipes régionales d’intervention et de sécurité tout juste diplômées et échanger avec les élèves surveillants. L‘occasion pour lui d’annoncer son Plan prison, articulé autour de deux piliers : effectivité de la peine et dignité des détenus.
Le Président l’avait promis lors de sa campagne, l’une de ses priorités sera d’encourager les peines alternatives à la prison. Ainsi, il prévoit la fin de l’automaticité de l’incarcération pour les peines de moins d'un mois. Quant aux peines entre un et six mois, elles pourront s’exécuter hors du système pénitentiaire. Au-delà, elles devront être « pleinement appliquées » : « Plus d’aménagement automatique » a prévenu Emmanuel Macron, avant d’ajouter qu’ « au-delà d’un an, le juge d’application des peines ne sera plus saisi car il n’y aura plus d’aménagement ».
En outre, il a confirmé la forfaitisation de l’usage des stupéfiants.
Le chef de l’État souhaite également « créer et rénover des peines qui auront leur sens et leur qualité propre » : « Il faut repenser la protection hors les murs », et notamment la surveillance électronique à domicile.
Quant au sursis probation, « il sera développé en fusionnant la contrainte pénale et le sursis avec mise à l’épreuve ».
Deuxième pilier de son Plan prison, la dignité des détenus. « On est condamné à la prison mais pas à perdre tous ses droits. On est condamné à l’enfermement mais pas à la promiscuité, aux rats et aux punaises de lits », s’est insurgé Emmanuel Macron, qui souhaite redonner à la peine sa fonction éducative et faire de la prison un « temps utile ».
Première mesure, lutter contre la surpopulation carcérale : « Je souhaite que ce qui a été financièrement programmé puisse être adopté de manière pragmatique pour qu’on puisse identifier les nouvelles places qu’il faut créer et les établissements qu’il faut ouvrir, peut-être pas à la magnitude de ce qui a été envisagé », a-t-il expliqué. Le Président a aussi insisté sur la nécessité de rénover plusieurs établissements pénitentiaires, « indispensable » selon lui. L‘ouverture d’établissements autres que « les maisons d’arrêts classiques » est également prévue, de manière à ce que le système carcéral s’adapte à « la dangerosité et aux caractéristiques des détenus ».
Emmanuel Macron s’est offusqué du peu de temps d’activité dont disposent les détenus : « Une insulte à la dignité des individus quelle que soit leur faute! En 2000, 80% des détenus avaient une activité, aujourd’hui seulement 20% d’entre eux. » Il souhaite également que le droit de vote des détenus puisse être exercé plus simplement » - « ce sont des citoyens dont la liberté est réduite, mais pas moins » - et que le droit du travail leur soit appliqué. Par ailleurs, il a rappelé la nécessité que chacun d’entre eux ait accès aux soins, psychiatriques notamment.
Enfin, le chef de l’État a eu un mot pour les personnels pénitentiaires dont il « n’ignore rien ce qu’(ils) vivent au quotidien » . Il a rappelé le plan d’urgence présenté par la Garde des sceaux à la suite de la fronde des surveillants de prison et annoncé la création de 1500 postes de conseillers d’insertion et de probation.
Churchill, maître du jeu