La fin des privilèges après Matignon ? Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé sa volonté de supprimer les derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres. Cette mesure viserait à donner l’exemple, dans un contexte où le gouvernement demande des efforts aux Français. Elle relance aussi un débat sensible, celui du coût pour l’État des avantages accordés aux responsables politiques après leur passage au pouvoir. Le Premier ministre a par ailleurs indiqué vouloir réduire le train de vie de l’État, en s’attaquant notamment aux « délégations interministérielles » et aux « offices » qui se sont multipliés au fil du temps.
Pas de retraite à vie
Contrairement à une idée reçue persistante, ni les ministres ni les Premiers ministres ne bénéficient d’une retraite automatique et garantie à vie. Leur pension dépend de la durée de leurs fonctions, elle est en moyenne de 10 000 euros brut par mois pour un ancien ministre et de 15 000 euros pour un ancien Premier ministre. Une indemnité de départ qui est équivalente à leurs salaires en tant que ministre. Ceux qui ont été parlementaires avant d’entrer au gouvernement continuent par ailleurs à cotiser à leur régime de retraite spécifique.
Les avantages des anciens Premiers ministres
Certains privilèges existent toutefois pour les anciens chefs du gouvernement. Ils peuvent obtenir une voiture avec chauffeur, accordée sur demande. Ils ont aussi droit à un secrétaire particulier, mais seulement pendant dix ans et jusqu’à l’âge de 67 ans. Michel Barnier et François Bayrou ne peuvent donc pas en bénéficier. Enfin, ils disposent d’une protection policière, comme les anciens ministres de l’Intérieur ou d’autres personnalités menacées.
Ces dispositifs concernent actuellement 17 anciens Premiers ministres. Leur coût est estimé à 4,5 millions d’euros par an, dont 3 millions uniquement pour la sécurité. En 2019, la protection de 10 anciens Premiers ministres représentait déjà une dépense de 2,8 millions d’euros.
Les anciens ministres
Pour les ministres, la situation est beaucoup plus stricte. Une fois sortis du gouvernement, ils perdent tous les avantages liés à leurs fonctions. Finis le logement de fonction, les billets de train gratuits et le véhicule avec chauffeur. Ils peuvent uniquement bénéficier de trois mois de salaire, à condition de ne pas avoir retrouvé d’emploi ou de siège parlementaire.
Sébastien Lecornu a enfin précisé qu’il ne comptait pas revenir sur les avantages accordés aux anciens chefs de l’État, estimant que « beaucoup de choses ont déjà été réglées » à leur sujet.