Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
Hôtel de Matignon /Credit:JEANNE ACCORSINI/SIPA/2509100955

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.
Emma Bador-Fritche

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La fin des privilèges après Matignon ? Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé sa volonté de supprimer les derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres. Cette mesure viserait à donner l’exemple, dans un contexte où le gouvernement demande des efforts aux Français. Elle relance aussi un débat sensible, celui du coût pour l’État des avantages accordés aux responsables politiques après leur passage au pouvoir. Le Premier ministre a par ailleurs indiqué vouloir réduire le train de vie de l’État, en s’attaquant notamment aux « délégations interministérielles » et aux « offices » qui se sont multipliés au fil du temps.

Pas de retraite à vie

Contrairement à une idée reçue persistante, ni les ministres ni les Premiers ministres ne bénéficient d’une retraite automatique et garantie à vie. Leur pension dépend de la durée de leurs fonctions.  Ils perçoivent pendant 3 mois une indemnité de départ qui est équivalente à leurs salaires en tant que ministre. Ceux qui ont été parlementaires avant d’entrer au gouvernement continuent par ailleurs à cotiser à leur régime de retraite spécifique.

Les avantages des anciens Premiers ministres

Certains privilèges existent toutefois pour les anciens chefs du gouvernement. Ils peuvent obtenir une voiture avec chauffeur, accordée sur demande. Ils ont aussi droit à un secrétaire particulier, mais seulement pendant dix ans et jusqu’à l’âge de 67 ans. Michel Barnier et François Bayrou ne peuvent donc pas en bénéficier. Enfin, ils disposent d’une protection policière, comme les anciens ministres de l’Intérieur ou d’autres personnalités menacées.

Ces dispositifs concernent actuellement 17 anciens Premiers ministres. Leur coût est estimé à 4,5 millions d’euros par an, dont 3 millions uniquement pour la sécurité. En 2019, la protection de 10 anciens Premiers ministres représentait déjà une dépense de 2,8 millions d’euros.

Les anciens ministres

Pour les ministres, la situation est beaucoup plus stricte. Une fois sortis du gouvernement, ils perdent tous les avantages liés à leurs fonctions. Finis le logement de fonction, les billets de train gratuits et le véhicule avec chauffeur. Ils peuvent uniquement bénéficier de trois mois de salaire, à condition de ne pas avoir retrouvé d’emploi ou de siège parlementaire.

Sébastien Lecornu a enfin précisé qu’il ne comptait pas revenir sur les avantages accordés aux anciens chefs de l’État, estimant que « beaucoup de choses ont déjà été réglées » à leur sujet.

Partager cet article

Dans la même thématique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?
5min

Politique

Sarkozy à la Santé : la visite de Darmanin « peut être interprétée comme une forme de pression » sur les magistrats, note François Molins

Un collectif d’avocats a déposé plainte contre Gérald Darmanin pour son soutien apporté à Nicolas Sarkozy incarcéré pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Interrogé sur ce point l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins considère, lui aussi, que le déplacement du garde des Sceaux à la prison de la Santé pour y rencontrer l’ancien chef d’Etat « peut être interprété comme une forme de pression » sur les magistrats.

Le