Alors que la commission d’enquête sur la concentration des médias s’apprêtait à auditionner les fondateurs de l’Opinion, du 1 Hebdo, de Mediapart et Des Jours, le président Laurent Lafon (centriste) a d’abord tenu à faire une mise au point par rapport à l’audition de Bernard Arnault qui s’est tenue jeudi au Sénat : « Quelques minutes après l’audition le groupe LVMH a pris contact avec moi pour m’informer d’une erreur dans ce propos et confirmer les propos du rapporteur. Une offre écrite unilatérale avait bien été transmise au groupe Lagardère pour le rachat de Paris Match et du JDD. » Bernard Arnault aurait ainsi lui-même adressé un courrier à la commission d’enquête « dans l’après-midi » en reconnaissant cette « erreur. »
« Aucune poursuite judiciaire ne sera engagée sur ce fondement par la commission d’enquête »
C’est une scène assez rare dans les travaux d’une commission d’enquête, mais au sein de la commission d’enquête sur la concentration des médias, le président Lafon et le rapporteur Assouline (PS) semblent être sur la même longueur d’ondes. Laurent Lafon propose que « le compte rendu de l’audition d’hier ne soit pas modifié mais nous renverrons à la correction effectuée par Bernard Arnault. » David Assouline abonde : « Ce qui est dit dans la commission d’enquête ne peut pas être changé ensuite, par contre aux propos tenus il faut joindre la lettre, et elle sera jointe au compte rendu. Mais on ne corrige pas les propos tenus et derrière on joint cette lettre. »
Si Bernard Arnault et LVMH ont été aussi rapides à faire parvenir cette correction, c’est qu’un faux témoignage tenu devant une commission d’enquête parlementaire est soumis aux sanctions pénales prévues pour « un témoignage mensonger fait sous serment devant toute juridiction », qui peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Ayant pris acte de la correction, Laurent Lafon a bien précisé, « qu’aucune poursuite judiciaire ne sera engagée sur ce fondement par la commission d’enquête. »