Rachline : « Le second tour de cette élection sera un référendum pour ou contre la France »
David Rachline, directeur de la campagne de Marine Le Pen, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il dit compter sur les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Nicolas Dupont-Aignan et de François Fillon pour que sa candidate soit élue Présidente.

Rachline : « Le second tour de cette élection sera un référendum pour ou contre la France »

David Rachline, directeur de la campagne de Marine Le Pen, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il dit compter sur les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Nicolas Dupont-Aignan et de François Fillon pour que sa candidate soit élue Présidente.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Marine Le Pen poursuit sa campagne de l’entre-deux-tours. Hier soir, elle a annoncé qu’elle se mettait en retrait de la présidence du Front national. Un choix que David Rachnline a justifié ce matin : « Elle veut être la Présidente de tous les Français et pas uniquement des électeurs du Front national. »

« Le second tour de cette élection sera un référendum pour ou contre la France », affirme le directeur de campagne de la candidate FN. Il assure qu’Emmanuel Macron « n’a pas une once de patriotisme dans son projet » et espère une « grande alliance entre électeurs pour soutenir Marine au second tour », et particulièrement « les électeurs patriotes de ce pays ».

Rachline : "Il peut y avoir une grande alliance entre électeurs pour soutenir Marine"
01:55

« Une majorité de Français ont voté pour un candidat eurosceptique ou eurocritique au premier tour », renchérit t-il.  Il vise ainsi le leader de la France insoumise, mais aussi Nicolas Dupont-Aignan, dont le projet était « assez proche » de celui de la candidate FN selon lui. Quant aux électeurs de François Fillon, « ils veulent mettre fin au laxisme judiciaire » et sont donc également susceptibles de voter Marine Le Pen au second tour, prédit le sénateur-maire de Fréjus.

Macron est « le candidat des mondialistes »

Après les résultats du premier tour, remporté par le leader d’ « En Marche! » avec 24% des voix, sa rivale et ses soutiens semblent tout miser sur le patriotisme. Le Front national multiplie les attaques contre Emmanuel Macron à ce sujet. Ce matin, David Rachline n’y a pas manqué : « M. Macron pense qu’il n’y a pas de culture française et qu’il est nécessaire à l’étranger d’aller insulter notre pays en expliquant qu’il aurait commis des crimes contre l’humanité en Algérie ». « Il est le candidat des mondialistes, de la dilution de la France dans cet ensemble européen sans frontières sans protection. »

Bien que l’ancien ministre de l’Economie ait obtenu 2,7 points d’avance sur Marine Le Pen et que les sondages le donnent vainqueur au second tour avec plus de 60% des voix, le directeur de campagne de la candidate FN est confiant : « M. Macron a bénéficié d’un flou artistique dans le cadre de ce premier tour mais nous allons y mettre un terme. » Il compte notamment sur des réserves de voix, qu’il estime être « très importantes », et rappelle que Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour dans 47 départements, contre « seulement 42 pour M. Macron ».

« Enthousiasmant pour le second tour mais aussi pour les législatives » 

 « C’est extrêmement enthousiasmant pour le second tour mais aussi pour les législatives. » David Rachline table sur « beaucoup plus que 40/50 députés ». Il voit déjà l’après-présidentielle, et assure que « les Français donneront une majorité à Marine pour gouverner », avant de préciser que celle-ci serait « diverse ». Il rappelle d’ailleurs que sa candidate n’exclut pas de nommer un Premier ministre qui ne soit pas du parti.

Rachline : "Les Français donneront une majorité à Marine pour gouverner"
01:04

Enfin, le non-cumul des mandats entrant en vigueur en juillet prochain, l’actuel sénateur-maire de Fréjus devra choisir entre ses deux fonctions. Et il a fait son choix : « Je resterai maire de Fréjus. » Et de conclure : « C’est le choix du cœur. »

Rachline sur le non-cumul des mandats : "Je resterai maire de Fréjus"
00:33

Partager cet article

Dans la même thématique

Restos du Coeur depot departemental des Alpes-Maritimes
7min

Politique

Les associations seront-elles sacrifiées par le serrage de vis budgétaire ?

Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». Lors de son audition devant le Sénat le 16 juillet dernier, Amélie de Montchalin l’a pourtant sous-entendu : ces 300 millions d’euros de baisse ne toucheront pas directement les associations. « 100 millions concerneront l’unification des guichets d’aides aux collectivités territoriales en matière d’équipements sportifs », a-t-elle expliqué. Elle a également assuré que le Service national universel ne serait « pas pérennisé dans sa forme actuelle ». Une explication qui n’a pas convaincu Éric Jeansannetas. « L’année dernière, nous étions tous d’accord au Sénat pour maintenir les crédits de la mission, l’engagement associatif, ce n’est ni de droite ni de gauche », justifie-t-il. 6 % du financement des associations provient d’une niche fiscale Le point d’attention principal du secteur associatif se trouve sur la niche fiscale dont il bénéficie. Pour toutes les associations reconnues d’utilité publique en France, les dons ouvrent le droit à une réduction d’impôts de 66 % du montant donné, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Une autre disposition existe pour les associations d’aide aux personnes en difficulté ou victimes de violences, la niche « Coluche » : la réduction d’impôt s’élève alors jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 1 000 €, après quoi le dispositif à 66 % s’applique. Ces deux dispositifs fiscaux représentent 6 % du financement des associations françaises. L’inspection générale des finances a publié, le 16 juillet dernier, un rapport de revue des dépenses publiques en direction des associations. Il pointe une forte augmentation de celles-ci, de 44 % entre 2019 et 2023. S’il reconnaît que « les associations du secteur social, […] paraissent fragilisées par l’inflation et l’augmentation de leur masse salariale », il propose néanmoins de faire un à trois milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes de réforme, l’IGF émet l’idée de supprimer la niche « Coluche » et d’abaisser le plafond d’exonération d’impôt de 20 % du revenu à 2000€. Il propose aussi de réformer le crédit d’impôt mécénat, qui s’adresse aux entreprises, en passant d’un système de réduction d’impôt à un système de déduction (c’est l’assiette initiale qui est déduite du montant). Devant ce texte, les associations ont fait part de leur vive inquiétude. « Nous avons été particulièrement alertés par ce rapport. La mise en place des mesures concernant la niche fiscale et le mécénat d’entreprise engendreraient une diminution de 19 à 26 % de la générosité déclarée dans le pays », explique Pauline Hery. Devant l’inquiétude du secteur, François Bayrou a assuré que les dispositifs fiscaux n’étaient pas en danger. « Nous allons y rester attentifs », assure-t-elle. Plus de subventions des collectivités locales ? Autre source d’inquiétude pour les associations : les économies demandées aux collectivités locales, à hauteur de 5,3 milliards d’euros. Elles sont elles aussi pourvoyeuses de financement, et la contrainte sur leur budget risque également de diminuer les subventions. D’après le rapport de l’IGF, en 2023, 49 % des financements publics des associations provenaient des communes, départements et régions. Au sein des collectivités territoriales, ce sont les départements qui pèsent le plus dans les budgets des associations, car ils sont en charge de la politique sociale, et délèguent leurs missions à de nombreuses associations. « Les cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales vont mettre un frein aux subventions aux associations », prédit le sénateur socialiste, « les premières victimes de ces réductions budgétaires, ce sont les associations culturelles, sportives ». « Cela nous inquiète depuis l’année dernière », explique Pauline Hery. Les subventions des collectivités, fortement contraintes budgétairement depuis l’augmentation rapide de l’inflation, ont déjà été coupées dans certains cas. « Nous avons beaucoup d’exemples de collectivités qui ont drastiquement coupé les financements des associations dans le secteur de la culture, par exemple. Quand on demande de l’effort aux collectivités territoriales, les associations sont en première ligne sur ces coupes », raconte-t-elle. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent » La morosité budgétaire ambiante inquiète. Les coupes budgétaires, combinées à l’année blanche annoncée par le Premier ministre font craindre une augmentation de la pauvreté et des besoins d’aide, par exemple alimentaire. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent, et elles devront être remplies par l’Etat, ce qui coûtera plus cher et risque de détruire le tissu social », regrette Pauline Hery, « on a du mal à comprendre que les associations soient mises en première ligne des économies ». Éric Jeansannetas abonde : « Il y aura un retrait des collectivités territoriales des associations d’insertion sociale. Les politiques en direction des jeunes vont être sacrifiées dans ce budget qui va nous être présenté. Cela met en péril nos politiques publiques ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste encore ouvert. La version finale du budget, s’il est voté en temps et en heure, a rarement été aussi imprévisible.

Le

PARIS, Conseil constitutionnel, Constitutional Council, Palais Royal
7min

Politique

Municipales : après le dépôt de plusieurs recours, l’avenir de la loi « Paris-Lyon-Marseille » entre les mains du Conseil constitutionnel

Adoptée le 10 juillet, la proposition de loi visant à « réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille » doit désormais passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Au moins deux recours ont été déposés sur ce texte, dont l’un porté par la droite sénatoriale. Passage en revue des points litigieux.

Le

Paris: Les Jeunes Republicains au Parc Floral de Paris avec Valerie Pecresse
11min

Politique

Entre House of Cards et Kill Bill : les dessous de la législative partielle qui pourrait opposer Rachida Dati à Michel Barnier à Paris

Rien ne va plus dans la 2e circonscription de Paris, où les prétendants de marque se bousculent pour la législative partielle prévue à la rentrée. L’ancien premier ministre LR, Michel Barnier, vise cette circonscription en or pour « revenir dans l’arène », tout comme la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui pourrait en faire un « lancement de campagne » pour les municipales, sans oublier sa collègue du gouvernement, Clara Chappaz, pour Renaissance…

Le

Algérie : la droite salue la « fermeté » de Bruno Retailleau, les socialistes dénoncent une « diplomatie indexée sur la campagne des LR »
9min

Politique

Gel des pensions, abattement de 10 % : les LR font-ils leur mue sur la participation des retraités à l’effort budgétaire ?

Alors que François Bayrou veut mettre à contribution les retraités par le gel de leur pension et la limitation de l’abattement forfaitaire de 10 %, son allié LR critique cette double contribution, mais sans fermer la porte à un effort des retraités. Une évolution pour la droite, qui avait pour habitude de se montrer très sourcilleuse sur les inactifs, qui constituent une part essentielle de son électorat.

Le