Le maire (LR) de Nice Christian Estrosi a réclamé mercredi qu'Emmanuel Macron tranche sur la possibilité que les maires soient informés de la présence sur leur commune de personnes signalées pour radicalisation islamiste, comme il en avait évoqué la possibilité.
"Je réclame, au nom des maires de la France audacieuse (mouvement d'élus locaux issus de la droite et du centre, NDLR), la liste des fichés S établis sur le sol de notre commune", a-t-il déclaré sur LCI.
"Et plus encore que les fichés S", il a évoqué "les personnes tout simplement radicalisées, ou ayant commis des crimes, des tentatives de crimes assez graves qui peuvent être assimilés à une présomption de radicalisation".
"Le président de la République avait dit qu'il y était plutôt favorable au lendemain des attentats de Trèbes et réfléchissait et donnerait son point de vue, sa réponse, sa décision, avant le 14 juillet. Il reste peu de temps à Emmanuel Macron d'ici samedi pour tenir ce qu'il avait annoncé", a remarqué M. Estrosi, disant "désirer fermement" cette réponse.
Plaidant pour une "coopération importante" entre Etat et collectivités locales, il a souligné que le maire peut être un "auxiliaire" des services de renseignement, disant avoir lui-même effectué "près d'une quarantaine" de signalements au procureur de la République "depuis le début de l'année".
"Les services de l'état civil, de la voirie, de l'entretien des écoles, chacun relève un certain nombre d'indices qui nous inquiètent et qui sont portés à ma connaissance et qu'à mon tour je porte à la connaissance de la justice ou des services de l'Etat et du préfet", a-t-il expliqué.
"C'est multiplier nos forces que de pouvoir jouer collectif", a insisté M. Estrosi, qui accueillera samedi dans sa ville le Premier ministre Edouard Philippe pour une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet 2016.
Emmanuel Macron avait esquissé en mai la possibilité pour les maires de savoir si un individu recensé au sein du Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) habitait leur ville. Il avait annoncé que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ferait des propositions "d'ici au mois de juillet".
Le fichier FSPRT, qui contient environ 20.000 noms, regroupe aussi bien des suspects judiciarisés ou incarcérés, que des personnes qui présentent des signes de radicalisation, sans avoir été mises en cause. Au total, 11.000 "profils actifs" y sont répertoriés et font l'objet d'une prise en compte des services.