Radicalisation : « La bataille ne se gagnera pas sans les musulmans » estime Hakim El Karoui
Trois représentants de l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF) étaient auditionnés, ce mardi, devant la commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste. Son président, Hakim El Karoui, a expliqué que la bataille ne se gagnerait pas sans les musulmans. 

Radicalisation : « La bataille ne se gagnera pas sans les musulmans » estime Hakim El Karoui

Trois représentants de l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF) étaient auditionnés, ce mardi, devant la commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste. Son président, Hakim El Karoui, a expliqué que la bataille ne se gagnerait pas sans les musulmans. 
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Interviewé par publicsenat.fr le 24 janvier dernier, l’essayiste, Hakim El Karoui, président de l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF), avait demandé à être auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste. C’est, en effet, devant cette commission d’enquête, que la journaliste, Zineb El Rhazoui avait attaqué Hakim El Karoui ainsi que des membres de l’AMIF. Selon elle, faire de l’AMIF une instance représentative de l’islam de France serait « une très grosse erreur historique » avant de qualifier cette association de « clergé adoubé par la République qui pourra émettre des fatwas ».

Dans son propos liminaire, Hakim El Karoui a d’abord indiqué ne pas vouloir « répondre aux polémiques », préférant plutôt expliquer le projet de l’AMIF, une association qui a pour but de voir émerger un islam indépendant financièrement et théologiquement. « L’AMIF n’a pas de vocation de représentativité (…) l’organisation qui doit représenter les musulmans, c’est le CFCM. L’ambition de l’AMIF, c’est d’être un régulateur, collecter des fonds, les réinvestir non pas en privatisant les bénéfices mais en les socialisant pour travailler à la formation des imams et lutter contre toutes les formes de haine ».

En ce qui concerne l’objet de la commission d’enquête, « la lutte contre la radicalisation islamiste », Hakim El Karoui a rappelé que la « majorité de la population des Français de confession musulmane » étaient des Français « comme les autres ». « Et puis il y a un groupe de Français, car ils sont tous Français, qui utilisent la religion pour manifester une forme de rébellion, de sécession (…) ce qui veut dire autoritarisme, une vision autoritaire de la religion à l’égard d’abord de leurs coreligionnaires ». Pour le président de l’AMIF, « la bataille contre les identitaires musulmans » « n’est pas un problème social ». « Ça a affaire avec Dieu (…) C’est compliqué de reconnaître que c’est un problème religieux dans un État laïc (…) « Cette bataille ne se gagnera pas sans les musulmans. Elle ne se gagnera pas sans que les pouvoirs publics n’incluent les musulmans dans leur réflexion (…) Donc il faut mobiliser les musulmans ».

Il y a 15 jours, Zineb El Rhazoui avait affirmé que les Frères musulmans étaient aux portes du pouvoir en France » via notamment un processus « d’infiltration des élites ». La rapporteure de la commission d’enquête, Jacqueline Eustache-Brinio, n’a pas manqué de demander aux trois représentants de l’AMIF auditionnés, s’ils avaient été membres de cette confrérie. Une question qualifiée de « grotesque » par Hakim El Karoui qui a répondu par la négative. L’imam Mohamed Bajrafil et l’ancien membre du Comité national d'éthique, Sadek Beloucif, ont fait de même. 

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