Radicalisation : « Les Frères musulmans sont aux portes du pouvoir » assure Zineb El Rhazoui

Radicalisation : « Les Frères musulmans sont aux portes du pouvoir » assure Zineb El Rhazoui

Auditionnée par la commission d’enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste, la journaliste, Zineb El Rhazoui a fortement critiqué l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF), « infiltrée » selon elle par l’organisation, Les Frères musulmans. « L’AMIF comme instance représentative de l’Islam de France va générer quelque chose d’ingérable ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Mise en place en octobre dernier, après l’attentat de la préfecture de police de Paris, la commission, d’enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste auditionnait la journaliste et essayiste, Zineb El Rhazoui, ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo, connue pour ses positions très critiques à l’encontre de l’Islam.

Zineb El Rhazoui a centré ses propos sur ce qu’elle considère être « une infiltration » des Frères musulmans dans la société française et dans les plus hautes instances de l’État. « Je ne crains pas de le dire : les Frères musulmans sont aux portes du pouvoir » commence-t-elle.

Après un exposé sur l’histoire de la pensée « frériste » la journaliste en arrive au cœur de ses critiques : l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF), une structure portée par l’ancien banquier et essayiste, Hakim El Karoui et l’imam de Bordeaux Tarek Oubrou. Cette association a pour but de voir émerger un islam indépendant financièrement et théologiquement. Elle en fait composée de deux associations. Une association cultuelle qui doit permettre de récolter des dons traçables destinés par exemple à la construction de mosquées. Une deuxième association culturelle comporte des missions comme la lutte contre la radicalisation ou l’islamophobie.

Zineb El Rhazoui: "l’AMIF comme instance représentative de ce qu’ils appellent l’islam de France va générer quelque chose d’ingérable"
03:53

« Appointer l’AMIF comme instance représentative de ce qu’ils appellent l’islam de France va générer quelque chose d’ingérable » a estimé Zineb El Rhazoui. Selon elle, des membres de l’AMIF ont des liens avec les Frères musulmans et souhaitent appliquer une charia (de Youssef al-Qaradâwî théologien des Frères musulmans NDLR) spécialement dédiée aux minorités musulmanes en Occident. « Que dit cette charia ? Infiltrons, formons des élites, ne braquons pas forcément sur le voile. Les choses se feront par étapes (…) Le plus important c’est de marquer de l’empreinte de l’islam, toutes les institutions (…) de former des élites qui placent l’idéologie de l’islamisme au-dessus des valeurs républicaines tout en intégrant ces valeurs républicaines » a-t-elle mis en garde.

« Je pense que ce serait une très grosse erreur historique de livrer les Français de confession musulmane à l’AMIF » ajoute-elle avant de qualifier cette association de « clergé adoubé par la République qui pourra émettre des fatwas ».

Dans la même thématique

Radicalisation : « Les Frères musulmans sont aux portes du pouvoir » assure Zineb El Rhazoui
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Radicalisation : « Les Frères musulmans sont aux portes du pouvoir » assure Zineb El Rhazoui
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le