Radicaux de gauche et "valoisiens" ont proclamé dimanche à Montpellier leur volonté de former des groupes communs au Parlement, qui s'"inscriront dans la majorité", sans abdiquer leur liberté de vote.
"La première démarche à mener" pour le parti radical réunifié qui verra le jour lors d'un Congrès à Paris les 9 et 10 décembre, "c'est de créer à l'Assemblée nationale et au Sénat un groupe radical", a affirmé l'ancien président du PRG Jean-Michel Baylet, au cours d'une université d'été réunissant pour la première fois depuis 45 ans les deux familles radicales.
"Naturellement nous nous inscrivons dans cette majorité, mais les radicaux n'ont jamais été des godillots", et ces groupes auront leur "liberté de vote", a-t-il précisé.
L'ancien ministre des Collectivités a souligné que sur plusieurs points les radicaux étaient en désaccord avec la politique du gouvernement, que ce soit concernant la baisse des APL ou les emplois aidés, qui sont "indispensable aux collectivités, au monde associatif, au secteur hospitalier".
"C'est de là que repartira (la) reconquête, en faisant entendre notre voix et nous positionnant haut et fort à l'Assemblée nationale et au Sénat", a affirmé M. Baylet.
La présidente du PRG Sylvia Pinel a confirmé cet objectif, reconnaissant toutefois que ce serait "plus facilement atteignable" au Sénat qu'à l'Assemblée.
Les radicaux de gauche forment déjà un groupe au Sénat, le groupe RDSE, mais ne siègent pas avec leurs cousins du PR. Candidate aux sénatoriales en Gironde, la secrétaire générale du PR Nathalie Delattre a affirmé dimanche qu'elle aurait dans quelques jours "la fierté de rejoindre le groupe RDSE au Sénat".
A l'Assemblée, les députés PR et PRG ne sont que huit, et il leur faudra donc convaincre sept de leurs collègues de les rejoindre - une première tentative, avant l'été, s'était soldée par un échec. Ils devraient pouvoir compter sur le député DVG Olivier Falorni, qui a annoncé qu'il prendrait sa carte du parti radical réunifié, et sans doute sur des députés ex-PR ou PRG élus sous l'étiquette REM, comme Philippe Huppé, Stéphanie Kerbarh ou Alain Tourret.
Dans son allocution, Sylvia Pinel a notamment pris ses distances avec la politique du gouvernement en matière de logement, se disant "inquiète", et promettant d'être "vigilante et exigeante sur les réformes proposées".
"La décision sur les APL est injuste et aura des conséquences néfastes pour nos concitoyens les plus fragiles. La proposition de baisser les loyers uniquement dans le parc social -alors que ceux-là sont déjà encadrés- me paraît dangereuse car elle aura un impact négatif sur la construction de logements sociaux", a détaillé l'ancienne ministre du Logement.