Raffarin tourne la page de la politique

Raffarin tourne la page de la politique

Dernier épisode du renouvellement de la classe politique: Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre, a annoncé mardi qu'il...
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Par Baptiste PACE

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Dernier épisode du renouvellement de la classe politique: Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre, a annoncé mardi qu'il renonçait à son mandat au Sénat pour créer une ONG internationale.

L'ancien giscardien, chef de produit chez Jacques Vabre dans les années 1970, élu dans la Vienne depuis 1977 et Premier ministre de Jacques Chirac de 2002 à 2005, a annoncé sa décision dans une tribune publiée par La Nouvelle République.

Ce retrait intervient le jour où est officialisée la création d'un groupe macroniste au Sénat sous l'impulsion du sénateur ex-PS François Patriat, alors que M. Raffarin a beaucoup oeuvré à la création d'un groupe de députés LR "constructifs" à l'Assemblée.

"Le moment est venu de me retirer de la vie politique élective", a écrit M. Raffarin, 68 ans. "Je renonce aux trois ans de mandat qu'il me reste à accomplir au Sénat car le moment est pertinent. La jeune génération politique prend le pays en main et c'est heureux", écrit M. Raffarin.

L'ancien Premier ministre, connu pour ses formules médiatiques parfois alambiquées --les "raffarinades"-- a précisé qu'il allait créer Leaders for Peace, "une ONG internationale pour alerter contre les risques de guerre qui nous menacent".

Il quitte donc son fauteuil au Sénat où il occupait la présidence de la Commission des affaires étrangères et des forces armées, après avoir échoué en 2014 à conquérir le "plateau" de la Haute assemblée face à son rival LR Gérard Larcher. Il n'était pas concerné par le renouvellement de la moitié du Sénat programmé le 24 septembre.

C'est "un retrait du Sénat. La vie politique est dans mon coeur, dans ma vie, je continuerai à dire ce que je pense. Et puis je veux me consacrer aux grands sujets de la politique étrangère et notamment de la paix", a expliqué M. Raffarin sur Public Sénat.

"Ce n'est pas un retrait de la vie politique. C'est un retrait de ses fonctions de sénateur après le renouvellement du Sénat du mois d'octobre. Jean-Pierre sera toujours dans la vie publique, comme ancien Premier ministre et comme personnalité publique de premier rang", a expliqué à l'AFP un de ses proches, Dominique Bussereau, qui fut son ministre des Transports.

- 'Homme politique atypique' -

Porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner a salué "un homme politique atypique" qui a "marqué la France". "C'est quelqu'un qui sait ouvrir les portes", a-t-il dit en référence à ses fonctions passées de représentant des intérêts économiques français en Chine et en Algérie.

Souvent malmené par son ministre Nicolas Sarkozy lors de son passage à Matignon de 2002 à 2005, M. Raffarin s'était impliqué dans la campagne d'Alain Juppé lors de la primaire de la droite à l'automne dernier, aux côtés de plusieurs juppéistes aujourd'hui en bonne place dans le dispositif d'Emmanuel Macron, à commencer par Edouard Philippe.

Depuis l'élection de M. Macron, M. Raffarin comptait parmi les responsables LR les mieux disposés à l'égard de l'exécutif, popularisant le terme de "constructifs" repris par la vingtaine de députés LR ayant rejoint l'UDI pour former un groupe parlementaire distinct des Républicains. Une posture vivement attaquée dans l'aile la plus dure de LR notamment par Eric Ciotti selon qui ce discours a fait perdre "de cinquante à cent députés" à la droite.

Sévèrement diminués par la défaite de François Fillon à la présidentielle puis par la perte d'environ la moitié de leurs députés, les Républicains ont d'ores et déjà les yeux tournés vers leur congrès prévu à l'automne. Dimanche, Xavier Bertrand a indiqué au JDD renoncer à briguer la présidence du parti, tout en critiquant l'un des principaux prétendants, Laurent Wauquiez, accusé de "courir après l'extrême droite".

Jean-Pierre Raffarin participera-t-il à la reconstruction ? "On a toujours eu ensemble le même parcours depuis Giscard, celui de gens de droite modérés, de centre-droit, sur une vision européenne, libérale, humaniste", a expliqué M. Bussereau. Cette ligne, "nous souhaitons la porter" au sein des Républicains, et "si ce n'était plus possible, on s'organiserait différemment".

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