L’épidémie de Covid-19 poursuit sa progression dans le pays, mais un rythme moins soutenu. C’est ce qu’affirmait le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran ce dimanche, sur France Inter. Selon le ministre, c’est le résultat des mesures prises avant le confinement : fermeture des bars et restaurants et couvre-feu dans de nombreuses zones peuplées du territoire. Selon lui, elles « ont permis d'avoir une forme de ralentissement de la progression de l'épidémie ». Invité de l’émission Audition publique ce 9 novembre sur les chaînes parlementaires Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live, le député Les Républicains Aurélien Pradié n’a pas caché son mécontentement face à cette communication ministérielle.
« Je pense que ce qu’il manque à M. Véran, c’est un peu d’humilité. Ce n’est pas le moment de dire qu’il y a un peu de mieux dans le pire. Parce que nous savons que les jours à venir seront des jours très difficiles », a réagi le député du Lot. Si le taux de reproduction de l’épidémie a effectivement baissé et si le taux de positivité des tests est repassé sous la barre des 20 %, Aurélien Pradié appelle néanmoins à « regarder ces indicateurs avec beaucoup de précaution ». « Soyons extrêmement prudents », a-t-il insisté.
« On ne fait pas caresser de faux espoirs aux Français »
Loin de partager l’analyse du ministre, le parlementaire l’a appelé à faire preuve de modération dans ses déclarations, alors qu’un bras de fer s’est engagé entre la droite et la majorité présidentielle sur le sort des petits commerces. « Je vous dis les choses comme je les pense : je crois qu’il n’est pas temps pour M. Véran de faire le malin. Lorsqu’on est ministre de la Santé, lorsqu’on a menti sur les masques, lorsqu’on a failli sur les tests, lorsqu’on a été incapable de réarmer les services de réanimation, lorsqu’on est à un moment où on demande des efforts considérables aux Français, on ne leur fait pas caresser de faux espoirs. »
Alors que Pfizer a annoncé ce lundi avoir développé un vaccin avec une efficacité atteignant 90 %, Aurélien Pradié « espère » que la France s’est déjà positionnée. Il s’est déclaré en outre favorable à une vaccination obligatoire, « si nous avons une sécurité totale », en précisant que 10 % de marge d’erreur n’étaient « pas acceptables ». « La vaccination obligatoire est évidemment une piste à envisager », a-t-il résumé.