Venu participer aux mobilisations du 1er mai à Saint-Étienne, Raphaël Glucksmann a été empêché d’intégrer le cortège par un collectif de jeunes communistes locaux, auquel se seraient également mêlés des militants insoumis. « Se faire éjecter d’une manifestation par des gens qui se revendiquent de gauche, un 1er mai, c’est tout à fait questionnant. C’est un spectacle désastreux pour la gauche et pour la démocratie », a dénoncé l’eurodéputée Aurore Lalucq.
Invitée de l’émission Extra Local, celle qui figure en quatrième place de la liste Parti socialiste – Place publique aux élections européennes, était aux côtés de Raphaël Glucksmann au moment de l’incident. « J’ai vu des gens fanatisés, chauffés à blanc, qui répétaient des éléments de langage… Des arguments qui au mieux attaquaient Raphaël Glucksmann sur ce qu’il est et pas sur ce qu’il fait, et au pire qui racontent n’importe quoi », a-t-elle dénoncé.
« On ne dit pas n’importe quoi sur un candidat pour quelques points dans les sondages »
Invité sur le même plateau quelques minutes avant, Léon Deffontaines a de nouveau condamné l’action menée à Saint-Étienne, revendiquée par les jeunes communistes de la Loire. Des militants « qui ne sont pas du tout membres du parti communiste français », a-t-il défendu. Pour la tête de liste du parti communiste aux élections européennes, « celles et ceux qui ont commis ces violences n’ont rien à faire dans quelconque force politique de gauche. »
Des dénonciations publiques qui ne suffisent pas pour Aurore Lalucq, qui appelle les responsables politiques de gauche à ne pas relayer de fausses informations concernant le candidat socialiste. Raphaël Glucksmann a notamment été accusé de manquer de fermeté dans ses condamnations de la situation dans la bande de Gaza, ce que réfute l’eurodéputée. « Il faut arrêter de raconter n’importe quoi sur notre position sur Gaza, nous appelons au cessez-le-feu », a-t-elle fustigé, « on ne dit pas n’importe quoi sur un candidat pour quelques points dans les sondages ».
« Je souhaite que les quatre principales listes de gauche dépassent le seuil des 5 % »
Au-delà de cet incident, Léon Deffontaines ne cache pas de nombreux désaccords de fond avec la liste socialiste. « Cette Europe défendue par Raphaël Glucksmann, François-Xavier Bellamy et Valérie Hayer, cette Europe libérale qui nous mène droit dans le mur, qui est incapable de répondre au défi environnemental et social, je souhaite qu’elle meure », a-t-il dénoncé.
Alors que la gauche part divisée dans ce scrutin avec quatre listes, le candidat communiste a tout de même affirmé son souhait de travailler avec l’ensemble des partis de gauche au Parlement européen. « Ce que je souhaite, c’est que les quatre principales listes de gauche dépassent le seuil des 5 %, pour permettre mécaniquement d’avoir cinq députés de plus pour la gauche et cinq de moins pour la droite et l’extrême-droite », a défendu Léon Deffontaines.
Même si elle n’est pas toujours assumée, cette proximité idéologique entre les deux candidats semble bel et bien exister sur certains sujets. Sur le plateau d’Extra Local, Aurore Lalucq a en effet également fustigé « 40 ans d’idéologie néolibérale », qui font que « sur le continent européen, quel que soit le modèle social, le travail est plus taxé que les dividendes », ou encore que « le taux de taxation des très grandes fortunes est inférieur à celui des classes moyennes ». Au Parlement européen, la candidate Place publique défend ainsi une taxation des grandes fortunes. Une revendication sur laquelle communistes et socialistes devraient pouvoir trouver un terrain d’entente.