Rapport de l’Observatoire des inégalités : l’écart entre les pauvres et les riches se creuse

Rapport de l’Observatoire des inégalités : l’écart entre les pauvres et les riches se creuse

L’Observatoire des inégalités publiait aujourd’hui son rapport de 2017. Il dresse notamment le constat d’un accroissement des inégalités entre les plus pauvres et plus riches. Les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage et la pauvreté. Invité de Présidentielle 360, sur Public Sénat, le sociologue Louis Chauvel a livré son analyse.
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Par Alice Bardo

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Selon le rapport de l’Observatoire des inégalités, entre 2003 et 2014, les 10% de Français les plus pauvres ont perdu 30 euros par mois, quand les 10% les plus aisés en ont gagné 686. À eux seuls, ces derniers perçoivent 27,3% des revenus et près de la moitié du patrimoine. Un accroissement des inégalités qui fait désormais partie de la société française selon Louis Chauvel : « Notre avenir ressemble de moins en moins à ce qui était l’avenir normal dans les années 70 ». D’après le sociologue spécialiste de la démographie, auparavant la progression des niveaux de vie et celle des salaires étaient la « marche normale ». « Cela s’est arrêté il y a une trentaine d’années et désormais il y a une inversion. »

Les premiers touchés par la pauvreté sont les jeunes, dont 36% vivent sous le seuil de pauvreté. Pour Louis Chauvel, cela est notamment dû au fait que « la famille providence »,  qui était un « amortisseur de choc » pour les enfants et qui ne peut désormais plus autant subvenir à leurs besoins. « Avant les parents avaient eu plus d’occasion d’accumuler de l’épargne et de devenir propriétaire », ajoute-t-il.

L’augmentation des prix du logement et la diminution du nombre de propriétaires sont justement pointées dans le rapport sur les inégalités. La part des ménages propriétaires  en France a baissé de 6,2 points, pour s’établir à 16,2%. « Le logement est l’un des éléments de la crispation sociale », souligne Louis Chauvel, qui note lui aussi « la montée en puissance des prix du logement ».

« Dans les années 70, les classes populaires vivaient de salaires modestes alors que désormais elles sont dépendantes de ressources publiques, aujourd’hui mises sous pression. », pointe le spécialiste. Il ajoute : « Tant que la machine économique française ne repartira pas, on ne pourra pas redistribuer. Et pour redistribuer, il faut que cet argent existe quelque part. »

 « Il  faut souhaiter à Macron beaucoup de courage car il va falloir mettre en application ses paroles dans le contexte d’une société française extrêmement tendue. On ne sait jamais si les beaux parleurs sont de bonnes personnes », conclut-il.

Inégalités en France : l'analyse du sociologue Louis Chauvel
10:07

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